Missions et réseaux

Dès l’été 1940, les services secrets gaullistes du capitaine Dewavrin (alias Passy) envoient des agents en France occupée pour mener des missions de renseignements, évaluer l’état d’esprit de la population, établir des contacts avec des personnes désireuses de mener des actions de résistance. Grâce aux premiers postes de radio installés sur le sol français, les agents missionnés par Passy favorisent les liaisons entre Londres et la métropole, permettant ainsi d’établir les premières passerelles entre Français libres et résistants de l’intérieur.

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Les missions de l’été 1940 haut ▲

Le tout premier agent, Jacques Mansion, débarque en Bretagne en juillet 1940. Il retourne en Angleterre en septembre avec des cartes du dispositif militaire allemand le long des côtes bretonnes.

Suivent en août 1940 trois nouveaux agents, surnommés les « trois mousquetaires » de la France libre :
Maurice Duclos (alias Saint-Jacques), quitte Portsmouth le 3 août 1940 et débarque sur les rives du Calvados. Il est accompagné dans sa mission par Alexandre Beresnikoff dit Corvisart.
- Gilbert Renault, le futur colonel Rémy, gagne la France en passant par l’Espagne fin août 1940.
- Pierre Fourcaud qui arrive en France à la fin août 1940 après un périple à travers le Portugal et l’Espagne. 

Nemrod haut ▲

À la fin de l’année 1940, de nouvelles missions sont développées par la France libre pour approfondir les liens avec les organisations pionnières de la Résistance intérieure. La plus connue est celle du lieutenant Honoré d’Estienne d’Orves, qui débarque sur les côtes bretonnes le 22 décembre 1940 pour développer le réseau de renseignements Nemrod.

Confrérie Notre-Dame (CND) haut ▲

Ce réseau est sans doute le plus important réseau de renseignements militaires de la Résistance. Il est aussi l'un des tout-premiers créés en France, grâce à un agent exceptionnel envoyé vers la métropole dès l'été 1940 par le Deuxième Bureau de la France libre : Gilbert Renault dit "Raymond" (plus tard "Rémy"), qui donnera à son organisation le nom de Confrérie Notre-Dame afin de la placer sous la protection de la Vierge. Le réseau s'implante d'abord dans la France de l'Ouest et recrute des informateurs de qualité dans les ports de l'Atlantique (Bordeaux, Brest). Les informations sont transmises à Londres d'abord par courrier transitant par Madrid, puis par radio : la première liaison est établie en mars 1941 chez Louis La Bardonnie, en Dordogne, dont le petit groupe de patriotes a été le contact initial de "Rémy" en France.

Saint-Jacques haut ▲

A partir de l'été 1940, Maurice Duclos, "Saint-Jacques", parvient à convaincre plusieurs hommes de la nécessité de transmettre des renseignements de l'autre côté de la Manche, afin de connaître au plus près l'appareil d'occupation allemand, un objectif militaire permanent pour les Alliés, si un jour la France peut être libérée. "Saint-Jacques" noue des contacts précieux et sûrs. Charles Deguy, ingénieur commercial, né en 1910, et le lieutenant-colonel de gendarmerie Jean Vérines deviennent ses principaux bras droits.

L'organigramme succinct du réseau Saint-Jacques montre un chef, Maurice Duclos, dont le subordonné est Charles Deguy qui est directement à la tête de trois sous-réseaux : le sien, ceux de Raymond Feltesse et de Jean Vérines. D'autres responsables sont recrutés comme le lieutenant-colonel Félix Brunau chargé de liaisons entre la région parisienne et la région havraise.

Mission Savannah haut ▲

Constituée à partir de parachutistes de la 1ère compagnie d’infanterie de l’air, la mission qui a pour nom de code « Savannah » a pour but la destruction physique d’aviateurs allemands au moment de leur transfert en autocar depuis leur hôtel vers l’aérodrome de Meucon situé au nord de Vannes dans le Morbihan. Il s'agit de la première mission Action parachutée en France occupée en mars 1941.

Le développement des réseaux haut ▲

D'une grande diversité, tant par leur dimension, leur origine, leur activité ou leur destinée, les réseaux ont deux origines : l'initiative de leur création peut revenir à des résistants sur le sol français comme elle peut être commandée de l'extérieur par les services anglais ou français, pour ne se limiter qu'à ces deux exemples. Des agents sont alors parachutés ou envoyés par voie maritime sur le territoire métropolitain avec des missions particulières : créer un service de renseignement ou d'évasion, regrouper des réseaux existants, opérer un acte de destruction précis… 

Au cours de l'année 1940 et au début de 1941, de nombreux réseaux naissent et se développent. Parmi ces organisations, nous pouvons citer, sans être exhaustif :
- le réseau franco-polonais F2 du major Zarembski
- Gloria SMH dirigé par Gabrielle Jeanine Picabia
- Quand-Même commandé par Félix Germain
- Jade-Fitzroy dont le chef est Claude Lamirault
- Ceux de la Libération (CDLL) fondé par Maurice Ripoche