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Monastère de Saint-Antoine, Brive


Auteur: Sébastien Feurgard

Durant la seconde guerre mondiale, le monastère franciscain de Saint-Antoine fut une place active de la Résistance ainsi qu’un centre d’accueil pour les réfugiés.

Le 22 juin 1940 lorsque la France signe l’armistice avec l’Allemagne, la Corrèze se retrouve dans la zone libre sous l’autorité du gouvernement de Vichy. Lors de l’exode, de nombreux étrangers et réfugiés arrivent alors en Corrèze, département à majorité catholique ou les juifs étaient peu nombreux (principalement des commerçants).
Dès 1940 des juifs sont accueillis discrètement au monastère Saint-Antoine, situé à la périphérie de la ville de Brive sur la route de Toulouse. Ce monastère fondé par les franciscains était déjà une maison d’accueil pour les pèlerins avant la guerre. Durant toute la guerre de 1940, il est alors un refuge pour toutes personnes recherchées par la Gestapo : réfugiés juifs, résistants, communistes. Il offre aussi une aide précieuse à la Résistance très présente à Brive, capitale régionale de la Résistance, siège du mouvement de l’Armée Secrète et première ville dans laquelle furent distribués des tractes de contre propagande par Edmond Michelet. Elle fut la première ville de France occupée à se libérer par ses propres moyens le 15 août 1944.
Ainsi le monastère permet à la résistance de dissimuler des armes et de tenir des réunions secrètes pour coordonner et préparer ses actions, principalement des sabotages. Des brivistes racontent même que la division SS « Das Reich », tristement célèbre pour ses pendaisons à Tulle puis le massacre du village d’Oradour-sur-Glane, est passée sur la RN20, route qui longe le site, alors même que se tenait une réunion secrète de la résistance dans le monastère.

Après la guerre, le monastère va rester pendant quelque temps un refuge à la disposition des familles sinistrées. En 1986, une plaque a été apposée par la ville de Brive en hommage à cette action.

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