Serge Ravanel, chef des FFI pour la région de Toulouse



Les mois d’avril et de mai 1944 marquent pour la Résistance l’entrée dans la dernière ligne droite. Le débarquement allié attendu depuis déjà un an ne fait plus aucun doute au printemps 1944 et l’ensemble de la Résistance s’organise dans cette perspective.
Après un mois consacré à la mise en place des Corps francs de la Libération (CFL), Serge Ravanel gagne Paris où il retrouve la direction nationale du MLN (Mouvement de Libération nationale) et l’état-major des CFL. Sa venue a pour objet de rendre des comptes à ses supérieurs sur la situation régionale qu’il a pris en charge et de prendre connaissance des nouvelles consignes et directives relatives aux événements en cours et à venir, notamment celles que recouvre l’ensemble du programme du CNR (Conseil national de la Résistance). Aussi, il s’entretient successivement avec ses chefs directs : Degliame, Kriegel-Valrimont et Copeau.
C’est à l’occasion de ce bref passage à Paris qu’il apprend que sa candidature a été proposée pour occuper les fonctions de chef régional des FFI (Forces françaises de l’intérieur) de la région de Toulouse.



                  Serge Ravanel, Head of the FFI for Toulouse

For the Resistance, April and May of 1944 were the start of the war's final stages. The long awaited Allied landing was finally happening, without a doubt, during that spring and the Resistance wanted to be ready. Serge Ravanel returned to Paris after spending a month organizing the new French Corps of the Liberation (CFL). In Paris, the Director and Chief of Staff of the MLN (National Liberation Movement) wanted to hear what Ravanel had accomplished in the regional zones, and to assign new marching orders in light of the Allied landing. In particular, creating an agenda for the CNR (National Counsel of the Resistance). Ravanel would also meet with the following leaders: Degliame, Kriegel-Valrimont, and Copeau.

While his time in Paris was short, it was informative. Ravanel discovered he was being considered for Head of the FFI (French Forces of the Interior) in Toulouse.


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s): Emmanuelle Benassi

Plan de l'expo

Crédits

Bibliographie

Le 6 juin 1944, Ravanel est nommé colonel des FFI haut ▲



Peu de temps après son retour à Toulouse, Serge Ravanel apprend avec joie la nouvelle tant attendue du débarquement. « Une bouffée de chaleur m’envahit... Nous avions fini par ne plus y croire. »

Plus que jamais l’heure est à l’unification de toutes les forces militaires. La mise en place des Forces françaises de l’intérieur (FFI) est le résultat de ce long processus d’unification pour lequel tant de résistants ont œuvré malgré les difficultés liées à l’enchaînement rapide et continu des événements et aux personnalités de chacun. Très tôt convaincu par cette indispensable unification des forces, et fort de ses expériences passées et présentes, Ravanel se positionne comme un candidat idéal à la tête des FFI de la région de Toulouse. Le 8 juin 1944, le DMR (Délégué militaire régional) lui remet « un télégramme venu de Londres, signé du général Koenig », chef à Londres de l’état-major des FFI, lui annonçant sa « nomination au commandement des FFI de la région avec le grade de colonel FFI et lui attribuant le nom de code Hexagone ».
Cette nouvelle nomination suppose que Ravanel soit mis en relation avec ses nouveaux contacts et adapte en conséquence son action. Il doit agir en concertation avec, d’une part, les délégués militaires nationaux (DMN) et régionaux (DMR) envoyés par le général de Gaulle et placés sous le commandement du général Koenig et, d’autre part, avec les membres du Comité d’action du CNR (COMAC) pour tout ce qui concerne l’organisation et l’orientation générale. Par ailleurs, il est en rapport avec Jean Cassou, commissaire de la République nommé par le CFLN pour la région de Toulouse.
Ainsi, Maurice Bourgès-Maunoury, DMN de la zone Sud, et la direction du COMAC que constituent Alfred Malleret Joinville, chef d’état-major, Jean de Vogüé (mouvements de zone Nord), Maurice Kriegel-Valrimont (mouvements de zone Sud) et Pierre Villon (Front national et FTP) enrichissent la hiérarchie de Serge Ravanel en complétant le tandem Degliame-Copeau. 

Sources : Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.



 
                                   June 6th 1944, Ravanel is named Colonel of the FFI

Soon after returning to Toulouse, Serge Ravanel learned the news that he had waited so long to hear: the Allies had landed in France. «Warmth surged through me...we thought it would never happen. »

Now more than ever, the Resistance needed to unify its military groups. The FFI was organized after many months of hard work on the part of resistants. They were not deterred by the rapid pace, the missions that still needed to be carried out, or by those who continued to fight bringing the Resistance together. Ravanel had been convinced very early on that a centralized military for the Resistance was for the best, given his past experiences, and so he made an ideal candidate for head of the FFI of Toulouse. On June 8th, 1944, the DMR sent him «a telegram from London, signed by General Koenig,» Chief of Staff for the FFI in London, « that nominated Ravanel for the Commander of the FFI at the rank of Colonel, code name: Hexagon.»
This new role meant that Ravanel had to adapt quickly to the job's requirements and contact his superiors in Toulouse for help.

This meant meeting with the delegates from the DMN and DMR who had been sent by General de Gaulle, as well as refer to General Koenig and the Comité d'Action of the CNR (COMAC) for instructions on how organize troops. He was also in touch with Jean Cassou, commissioner of the Republic who had been placed by the CFLN in Toulouse. He also had Maurice Bourgès-Maunoury, DMN of the South Zone, and the directors of COMAC, Alfred Malleret Joinville as Chief of Staff, Jean de Vogüé from the North Zone, Maurice Kriegel-Valrimont, head of groups in the South Zone, and Pierre Villon (Front national et FTP) to help guide him underneath the leadership of Degliame-Copeau.


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

Travailler ensemble pour la Libération haut ▲



« Il fallait que l’on se comprenne et que l’on s’aperçoive que l’objectif final est le même »
(1)

Mises en place au début de l’année 1944 par le CNR (Conseil national de la Résistance), les FFI (Forces françaises de l’intérieur) visent à rassembler et à structurer de manière hiérarchique l’ensemble des formations militaires de la Résistance. Ainsi, les CFL (Corps francs de la Libération), les FTP (Francs-tireurs et Partisans) et les MOI (Main d’œuvre immigrée) qui leur sont affiliés, l’ORA (Organisation de la Résistance armée) et les autres, telles que les guérilleros espagnols et des groupes locaux, doivent agir de concert jusqu’à la libération du pays.

Dépourvu de sectarisme, capable de travailler avec des hommes très différents et, surtout, de les faire travailler ensemble, le jeune colonel Ravanel va, avec son sens aigu de l’intérêt général et son insatiable envie de vaincre, tout mettre en œuvre afin de remplir la mission qui lui a été confiée. Pareillement à la mise en place des CFL, « ses qualités de discernement et de négociation et sa capacité à conduire une équipe » vont lui permettre de réaliser l’unité en « traitant tout le monde à égalité et en établissant une confiance entre partenaires » (2). Ce travail d’unification ne se fait pas sans difficulté et certaines formations hésitent, pour diverses raisons, à rejoindre les FFI.
Ce sont notamment :
- les FTP, traditionnellement « méfiants à l’égard des autres formations militaires de la Résistance » (3) auxquelles ils reprochent l’amateurisme et le rattachement au Gaullisme, s’inquiètent d’une subordination à un chef FFI originaire des CFL gaullistes. Après avoir établi la liaison avec le dénommé Delcamp, Ravanel parvient, avec patience, persévérance et beaucoup de considération (il leur promet une place au sein de l’état-major), à gagner leur confiance ;
- le Corps franc Pommiès : chef d’un important corps franc très organisé, le commandant Pommiès agit avec une certaine autonomie, refusant de reconnaître une quelconque autorité. Par ailleurs, il « estime que le rôle de chef régional des FFI lui revient ». Finalement, « après avoir tenté de récuser l’autorité de Ravanel pendant quelques semaines » (4), ce dernier parvient à se faire accepter par cette forte tête. « Même si tout le monde le détestait, moi je lui trouvais un côté sympathique. Le Corps francPommiès était la seule organisation de l’ORA organisée en France. Les autres étaient des bricoleurs » (5). La considération et le respect que Ravanel manifeste à son égard sont à l’origine d’un accord passé avec lui le 14 juillet désignant son organisation comme le Corps franc Pommiès ;
- le maquis de l’Armagnac et le Corps Franc de la Montagne Noire. L’intégration de ces « deux puissants maquis » aux FFI n’est pas immédiate. La présence en leur sein de deux officiers actifs issus du SOE, Georges Starr (Hilaire) pour la première organisation et Harry Despeigne (Richardson) pour la seconde, sème le trouble et pose à Ravanel un problème de subordination hiérarchique : l’intervention du général Koenig est nécessaire pour rétablir l’autorité du colonel Ravanel et régler ce différend. Finalement, les efforts de coordination, peu à peu mise en place, finissent par aboutir et ces maquis « menèrent des combats efficaces contre les Allemands lors de la Libération » (6).

Dans la mise en place des FFI, Serge Ravanel va déployer « ses qualités de meneur d’hommes. Une perception pleine de finesse et de chaleur humaine le met en sympathie directe avec ceux qu’il doit influencer et qui vont accepter de le suivre » (7). Il s’efforçe, à chaque instant, de se « montrer complètement loyal à l’égard » , des responsables militaires, de départements et de secteurs en leur laissant l’initiative la plus large possible comme l’exige ses supérieurs hiérarchiques.

Sources : (1) Sud-Ouest : Le rêve et les fusils ou l’été de la libération dans le Sud-Ouest (19/07/94). (2) Extrait du discours de R. Aubrac prononcé lors des honneurs rendus à Serge Ravanel aux Invalides le 5 mai 2006. (3) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995. (4) Op cit. (5) Serge Ravanel, interview de Blondeau 09/06/09. (6) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995. (7) Sud-Ouest : Le rêve et les fusils ou l’été de la libération dans le Sud-Ouest (19/07/94). 

                      

                      Working Together for the Liberation

«It was absolutely necessary that everyone understand each other and understand that we shared the same objective in the end» (1).

Created at the beginning of 1944 by the CNR (National Counsel of the Resistance), the FFI (French Forces of the Interior) followed in the footsteps of the CFL in order to reorganize. So the CFL, the FTP (Francs-tireurs et Partisans) and the MOI (Main d’œuvre immigrée), l’ORA (Organisation de la Résistance armée) and other groups, like the Spanish Nationals, had to all join together under the FFI until France was liberated.

Because he was completely open and far, and was capable to work with anyone, young Colonel Ravanel was extremely able and prepared for the task that lay before him. Similar to his work for the CFL, «his abilities to judge a situation and to negotiate, as well as his skills as a leader» made it possible for him to unite these groups. «He also treated everyone fairly while earning their trust» (2).
Not that uniting these groups under the FFI was going to be easy, and it wasn't for several reasons:

-the FTP was considered the «least trustworthy group by other resistants » (3) because they detested the naivety of the other military groups and their attachment to de Gaulle. This in particular upset a leader in the FFI who had been one of de Gaulle's supporters in the CFL. But Ravanel became friendly with one of the FTP members known as Delcamp, and slowly but surely, (along with the promise of a job in the Chief of Staff's office), he convinced them to join the FFI.

-The Corps franc Pommiés: As head of a very well organized division of the French corps, Pommiés was used to running his own men without interference. Besides, he «believed he would be the next leader of the FFI. » After « trying for several weeks to challenge Ravanel's authority», Pommiès finally agreed. « Even though everyone else found him stubborn and difficult, I always felt somewhat sympathetic. His division was the only one in the ORA that was organized in France. The others had been formed elsewhere» (5). Pommiès respected Ravanel greatly after they agreed, on July 14th, to name his organization the Corps Franc Pommiés.

-The Maquis of Armagnac and the Corps Franc of Montagne Noir: Bringing together these «two, very powerful maquis » into the FFI did not happen immediately. The two leaders of the groups issued by the SOE, Georges Starr (Hilaire) for the first, and Harry Despeigne for the second, posed a problem for Ravanel. The existing hierarchy of these two divisions had to be overridden by General Koenig in order for Ravanel to take charge. Finally, after chipping away little by little, the two maquis were «joined together in order to efficiently beat the Germans in the name of the Liberation » (6).
Throughout this whole process, Serge Ravanel had to use «his gifts of perception, warmth of spirit, and sympathy in order to convince these men that this was the right thing to do» (7). He made sure that he was always «loyal and honest» to each leader, department, and sector in order to bring them together into the FFI.


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

Organisation des FFI dans la région haut ▲



« La région de Toulouse, c’est une Résistance organisée »
(1)

En ce début d’été 1944, l’intensité des actions menées à Toulouse et dans sa région pour la victoire finale sur l’ennemi allemand est à son comble. En application des directives nationales, Serge Ravanel organise les FFI (Forces françaises de l’intérieur) dans l’ensemble de sa région, ce qui signifie transformer les zones préalablement établies dans le cadre des CFL (Corps francs de la Libération) en nouvelles zones FFI. L’objectif étant, comme pour le reste de la France, de la structurer hiérarchiquement et ainsi coordonner et unifier l’action des combats en vue de la Libération. L’organisation des FFI dans la région est une tâche extrêmement complexe qui exige une grande efficacité. Sa mise en place doit se faire avec discernement et promptitude. Afin de mener à bien sa mission, Serge Ravanel et son adjoint Cartier-Bresson sont aidés « d’inspecteurs sous-régionaux » : Raymond Deleule, est chargé du Tarn, du Tarn-et-Garonne et du Lot ; Louis Thévenard des Hautes et Basses-Pyrénées ; Robert Darnault du Lot-et-Garonne, du Gers et d’une partie des Landes, Vernant est responsable de la Haute-Garonne et, enfin, un dénommé Aubert a sous sa coupe le département de l’Ariège (considéré comme sous-région).

La région est constituée de dix départements « très différents les uns des autres » (2) eux-mêmes découpés en plusieurs zones désignées par les lettres A, B, C... Charge à Ravanel de nommer dix chefs départementaux et de mettre en place des responsables de zone. Il s’appuie, dans un premier temps, sur ses adjoints des CFL, dernièrement mis en place. Ils ont une bonne connaissance de leur secteur et, surtout, ils ont établi, au cours de ces dernières semaines, des relations de confiance avec leur responsable régional et ont adhéré pleinement aux principes de cohésion et d’unité qu’il leur a inculqués, avec son autorité naturelle. La nécessité d’ouverture à l’ensemble des formations militaires, (FTP, MOI, ORA, guérilleros espagnols et des groupes locaux) qui viennent renforcer les CFL et constituer ainsi les FFI, devient dès lors plus naturelle. Progressivement, Ravanel constate qu’« un esprit de cohésion se développe », il est le fruit de longues semaines de diplomatie et de patience. Afin de gérer les susceptibilités et ne froisser personne, il faut veiller à ce que chaque organisation ait sa part du « gâteau ». Contrairement aux idées reçues, Ravanel souhaite que les désignations de chefs départementaux et locaux résultent d’un choix qualitatif et non pas politique ou idéologique. À titre d’exemple, le chef d’escadron Redon, responsable départemental du Tarn, « avait su choisir ses chefs de secteur en fonction de la diversité sociale et géographique de son département… et en raison de leur expérience militaire » (3). Communistes et hommes de droite tels que Dunoyer de Segonzac se côtoient et se partagent les différentes zones du Tarn. Le colonel Lesur, originaire de l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée), prend le commandement du Gers ; Duplan le Tarn et Garonne, Coissard les Hautes-Pyrénées, Brocca pour les Landes, Montagnier pour le Gers tandis que Philippe Noireau, issu des FTP (Francs-tireurs et partisans), se voit confier le département du Lot (4). Chacun de ces chefs départementaux « doit développer son savoir-faire dans des domaines aussi variés que l’action militaire, l’unité, la coopération avec les organismes de la Résistance civile. Il doit posséder une autorité personnelle, faire preuve de dynamisme, comprendre la démarche générale de la Résistance et adhérer à ses objectifs » (5).

Sources : (1) Serge Ravanel, interview de Christine Lévisse-Touzé le 3/12/98. (2) Op cit. (3) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995. (4) Lettre de Ravanel adressée à Delcamp le 11 mars 1947 sur l’organisation des FFI dans la région R4. (5) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.



                                   Organizing the FFI in Toulouse

« The Resistance in Toulouse was extremely organized» (1)

At the beginning of the summer, 1944, with the end of the war in sight, the Resistance's activities in Toulouse had reached a fever pitch. Following the national model, Serge Ravanel organized the FFI in his region, which shifted the old zones created by the CFL into those of the new FFI. Across France, the goal was to establish a hierarchy that would coordinate and unify the Resistance's armed forces in working towards the same goal: Liberation. However, organizing the FFI in Toulouse was extremely complex and required a leader who possessed a great deal of efficiency and care. In order to complete this difficult mission, Ravanel and his deputy Cartier-Bresson were helped by «regional inspectors: » Raymond Deleule, in charge of Tarn, Tarn-et-Garonne, and Lot ; Louis Thévenard, head of Hautes and Basses-Pyrénées ; Robert Darnault, for Lot-et-Garonne, Gers and a part of Landes; Vernant was in charge of the Haute-Garonne and, lastly, a man known as Aubert who headed the department of Ariège.


The region of Toulouse was split into 10 departments «that were extremely different from one another» (2), and split up into smaller zones, marked with the letters A, B, C...Ravanel was in charge of choosing the ten departmental heads for each zone. He first decided to keep the pre-existing leaders from the CFL in place because they knew their zones well, had established contacts, and had done a good job of unifying the Resistance groups within their sphere of influence. With the necessary integration of the other military divisions (FTP, MOI, ORA, Spanish nationals, and local groups) into the FFI as well as the CFL, this seemed a natural decision. After patiently negotiating, Ravanel began to see that his hard work had paid off because «unity was beginning to develop between these groups.» Without ruffling any feathers, Ravanel wanted to make sure each of these individual groups got to play their «part» in the new organization. Despite what others thought, Ravanel decided that the departmental and regional leaders should be chosen by their qualifications rather than their politics. For example, the head of Redon, in Tarn, «made sure his deputies were from all over the region and from different social classes...and, more importantly, for their military experience» (3). Communists and Democrats like Dunoyer and Segonzac worked together side by side in their respective zones in Tarn. Colonel Lesur, originally from the ORA, was in charge of Gers; Duplan of Tarn and Garonne, Coissard of the Hautes-Pyrénées, Brocca for Landes, Montagnier for Gers, and Philippe Noireau, from the FTP, was in charge of the department in Lot (4). Each of these men «needed to have the know-how to run their respective sectors and military experience, but also teamwork because they needed to cooperate with the civilians in the Resistance. Along with charisma and the ability to adapt, these leaders had to understand the Resistance's goals and ultimate objectives » (5).


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi