"Vers l'unification de la Résistance"

Parachuté à l’aveuglette dans les Alpilles, en Provence, dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, avec des fonds et du matériel de transmission pour les mouvements, Jean Moulin, devenu, Rex, a pour mission de rallier les mouvements, de les unir et de créer l’Armée secrète unifiée en séparant les forces militaires des organisations politiques. 

La coordination des mouvements de zone Sud aboutit, avec la mise sur pied d’un Comité présidé par Jean Moulin qui se réunit le 27 novembre 1942, avec le général Delestraint, Frenay, d’Astier de la Vigerie, Lévy, chefs de Combat, Libération-Sud, Franc-Tireur. Ce comité transmet les instructions générales de Londres aux mouvements.

Le 27 janvier 1943, Frenay, d’Astier, Lévy, signent l’acte officiel de naissance des Mouvements unis de Résistance (MUR) qui établit une direction unique. C’est un événement dans l’histoire de la Résistance intérieure française puisque les mouvements acceptent de réunir leurs forces à un moment décisif de la lutte. Le comité directeur des MUR est présidé par Jean Moulin, assisté de trois commissaires : Frenay aux "affaires militaires", d’Astier de la Vigerie aux "affaires politiques" et Lévy "aux renseignements et à l’administration".

La question se pose alors de la création du Conseil de la Résistance, sorte de parlement clandestin, réintroduisant les partis politiques et les syndicats. En février 1943, Jean Moulin retourne à Londres en compagnie du général Delestraint, chef de l’Armée Secrète. Le général de Gaulle lui remet alors la croix de Compagnon de la Libération qui lui avait été attribuée le 17 octobre 1942. Il repart le 21 mars 1943 avec pour mission de créer le Conseil National de la Résistance (CNR), tâche peu aisée, car chaque mouvement cherche à conserver son indépendance. Rex, muni de ces nouvelles instructions du général de Gaulle et du titre de Commissaire en mission pour l’ensemble de la France, doit mettre sur pied ce Conseil de la Résistance dont la création est nécessaire pour tenir compte du rôle des communistes (FTP-Front national), des socialistes (comité d’action socialiste) et des syndicalistes (manifeste des douze du 15 novembre 1940) dans la Résistance. Jean Moulin conserve au sein du Conseil de la Résistance les huit grands mouvements, les petits s’affiliant aux grands qui les représentent.

Le 27 mai 1943, à Paris, au 48 rue du Four (6e), Jean Moulin préside les 16 formations réunies en séance inaugurale : 8 mouvements de Résistance (3 de zone Sud : Combat, Libération, Franc-Tireur ; 5 de zone Nord : l’Organisation civile et militaire, Libération-nord, Ceux de la Résistance, Ceux de la Libération, le Front national) ; 6 tendances (communistes, socialistes, radicaux, démocrates-chrétiens, l’Alliance démocratique et la Fédération républicaine) ; 2 syndicats : la Confédération générale du Travail et la Confédération française des travailleurs chrétiens). Toutes les composantes de la Résistance sont ainsi réunies au sein de cet organisme qui apporte son soutien au général de Gaulle pour préparer en pleine lucidité et en pleine indépendance la renaissance de la Patrie détruite, comme des libertés républicaines déchirées. La fusion qui n’allait pas de soi, est achevée. Jean Moulin a réalisé un tour de force car il a pu surmonter les divisions.


Towards The Unification Of The Resistance

Blindly airdropped over the Alpilles in Provence on the night of the 1st to 2nd of January 1942 with the funds and materials to distribute to the movements, Jean Moulin, who became ‘Rex,’ was tasked with rallying the movements, with unifying them and give way to a unified Secret Army by segregating military forces from political organizations.

The coordination of the South Zone movements succeeded, with the establishment of a committee comprised of General Delestraint, Frenay, d’Astier de la Vigerie, Lévy, the heads of Combat, Libération-Sud and Franc-Tireur and presided over by Jean Moulin on November 27th 1942. The Committee would  convey orders from London to the various movements.

On the 27th of January 1943, Frenay, d’Astier and Lévy signed an official act giving birth to the United Movements of the Resistance (Mouvements unis de Résistance, MUR) which established a unique organization. It was an important event in the history of the internal French Resistance as it was the decisive moment in the struggle when the movements accepted the merging of their forces. The Executive Committee was headed by Jean Moulin and assisted by three commissioners: Frenay in “military affairs,” d’Astier de la Vigerie in “political affairs,” and Lévy in “intelligence and administration.”

The question then arose about the question of the National Council of the Resistance (Conseil de la Résistance, CNR), a type of underground parliament composed of both political parties and trade unions. In February 1943, Jean Moulin returned to London along with General Delestraint, head of the Secret Army (l’Armée Secrète). It was on this occasion that General de Gaulle bestowed him with the Companion of the Liberation cross (la croix de Compagnon de la Libération) which he had been awarded on October 17th 1942. He left on March 21st 1943 tasked with creating the CNR, which proved to be a difficult mission, as each movement was preoccupied with retaining their own autonomy. Rex received new directives from General de Gaulle and entitled Commissioner on a mission for all of France, had to constitute the National Council of Resistance whose creation was vital to involve the Communists (FTP- Front national; National Front), the Socialists (comité d’action socialiste; Socialist Action Committee) and the trade unions (manifeste des douze; manifest of twelve, November 15th 1940) in the Resistance. Jean Moulin kept representatives from the right major movements at the heart of the CNR, the small affiliated with the larger ones representing them.

On May 27th 1943 in Paris on 48 rue du Four (6th), Jean Moulin presided over the 16 groups united at the inaugural meeting: 8 Resistance movements, (3 from the South Zone: Combat, Libération, Franc-Tireur; 5 from the North Zone: l’Organisation civile et militaire, Libération-Nord, Ceux de la Résistance, Ceux de la Libération, le Front national); 6 political orientations (Communists, Socialists, Radicals, Christian-Democrats, Democratic Alliance (Alliance démocratique) and the Republican Federation (Fédération républicaine); 2 trade unions: the General Confederation of Labor (Confédération générale du Travail) and the French Confederation of Christian Workers (Confédération française des travailleurs chrétiens). In this way, all of the components of the Resistance were brought together at the center of an organization completely supported by General de Gaulle, which aimed to compose a fully realized independence and renaissance for the destroyed Fatherland and eradicated republican liberties. The unification that seemed impossible to realize, was achieved. Jean Moulin succeeded in his mission because he was able to overcome the intense divisions between the diverging groups.

Auteur(s) : Département AERI
Source(s) :

Traduction : Gabrielle Ciceri

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