"La professionnalisation août 1941 - décembre 1941"

Grâce à Christian Pineau et à Yvonne Tillaut-Houben, le journal paraît régulièrement tous les lundis, ce qui permet d’établir des contacts en zone occupée. Le recopiage fonctionne à plein. Charles Laurent, secrétaire général de la Fédération des fonctionnaires, réussit à trouver une nouvelle ronéo au sein de la Fédération qui permet de tirer le journal à une centaine d’exemplaires en 1941. C’est le seul des organes de résistance à paraître chaque semaine sans interruption et à compter à ce titre 190 numéros. A partir du printemps 1942, c’est Jean Texcier et Jean Cavaillès qui assurent la relève, puis, après l’arrestation de ce dernier, Jean Texcier en devient le rédacteur en chef. Quant à la distribution de l’hebdomadaire, elle est assurée par les responsables départementaux grâce à son implantation dans l’action syndicale, les administrations, la SNCF, les PTT, l’EDF, les organismes de Sécurité sociale et la police. Entre temps, par l’intermédiaire d’un ami, Pineau a trouvé une situation au ministère du Ravitaillement, où il est chargé de créer un bureau des Statistiques. En tant que chef de bureau, il obtient un ausweiss (laissez-passer) pour son travail, ce qui facilite ses voyages quasi hebdomadaires en zone non-occupée. Pour Libération-Nord, cela permet l’établissement de liens avec les mouvements de zone Sud. Sont approchés tour à tour Emmanuel d’Astier, chef de Libération-Sud et Jean Cavaillès, co-fondateur du mouvement, qui rejoint Paris où il est nommé professeur à la Sorbonne et devient une recrue de choix. Quant à Henry Frenay, chef de Combat, lui aussi contacté, il ne condamne la politique du Maréchal que début 1942. L’attitude de Libération-Nord se situe à l’opposé. Dans le journal, il est très vite question “d’opérette vichyssoise” (n°17, 23 mars 1941) ; on n’hésite pas à critiquer la politique intérieure du gouvernement de Vichy que Pineau condamne en des termes sévères, écrivant “Vichy, c’est l’Allemagne” (n°24, 18 mai 1941, n °33, 20 juillet 1941). La parution régulière du journal clandestin structure le mouvement et en favorise le développement par le recrutement de militants.

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