"Janvier 1943 - décembre 1943"

Début 1943, l'organisation de l'équipe de confection du journal reste précaire et les difficultés s'amoncellent. La pénurie de papier, le manque de moyens et de bons matières s'ajoutent à la lourde besogne que représente la publication hebdomadaire de Libération. Jean Cavaillès semble bien lointain et préoccupé par un autre type d'activité... jusqu'à son départ pour Londres, vers mars.

Jean Texcier, doté d'un goût vif pour l'écriture et qui avait déjà rédigé quelques articles, lui succède. Il va imprimer une phase d'expansion au journal. Le jeune normalien Pierre Fortassier est recruté comme agent de liaison et chargé par Jean Texcier de la diffusion du journal. Le nombre d'exemplaires tirés atteint 4 000 duplicatas et la rue du Moulin-Joli se mue en véritable plaque tournante pour la fabrication et l'expédition du journal. Les journaux emballés quittent la rue du Moulin-Joli par paquets de 7 à 8 kilos. Ils voyagent ensuite par chemin de fer.

Le mouvement s'amplifie et Jean Texcier, afin d'accroître les tirages, cherche à faire imprimer le journal, jusqu'alors ronéotypé. Il entre en contact avec un linotypiste alsacien, Schulé, qui fabrique des plombs, rue de Bondy. Schulé assure, à compter du numéro 145 daté du 7 septembre 1943, la composition du journal, tandis que les tirages sont effectués chez Racine, rue de Romainville. Pierre Fortassier se charge du transport des plombs, pesant chacun près de 35 kilogrammes, à bicyclette, entre la rue de Bondy et la rue de Romainville. Le tirage s'élève alors bientôt à quelques dizaines de milliers d'exemplaires.

 

 

 

 

Source(s) :

D'après Alya Aglan, le Mouvement Libération-Nord (1940-1947). Un engagement politique dans la Résistance, thèse de doctorat sous la direction de M. le Professeur Jean-Pierre Azéma, IEP de Paris, 1998.

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