Chef des Corps francs de la libération (CFL) de Toulouse



La première mission de l’état-major national, basé à Paris, consiste à envoyer dans les régions certains de ses membres afin d’y mettre en place la nouvelle organisation et y désigner les responsables régionaux et départementaux. Contrairement à Montpellier, où « tout se passe comme prévu », la désignation d’un chef à Toulouse semble plus conflictuelle. Serge Ravanel est envoyé à Toulouse pour résoudre le problème et mettre en place le plus rapidement possible l’organisation régionale.

Sources : Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.



                    Head of the Corps Francs of the Liberation (CFL) in Toulouse

From Paris, the Chief of Staff's first mission was to implement the CFL in the regions of France by placing members in each one and designating responsibilities by department. Unlike Montpellier, where «everything went according to plan», choosing a leader for Toulouse was more difficult. Serge Ravanel was sent there to solve this problem and to rapidly organize the regional office for the CFL.

Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s): Emmanuelle Benassi

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Bibliographie

Une nomination démocratique haut ▲



L’état-major national des CFL envisage de désigner comme chef un dénommé Sourys, membre du directoire du MLN pour la région de Toulouse. Or, ses compétences sont très contestées par l’ensemble des responsables militaires régionaux. Charge à Ravanel de démêler la situation. Il arrive à Toulouse le 8 avril 1944. « J’ai trouvé à Toulouse une situation compliquée car on ne pouvait pas y désigner un chef. Alors je suis resté quelques temps sur place et cela s’est transformé en définitif… » (1).
Après avoir rencontré Degon, chef régional du MLN, Serge Ravanel réunit, dès le 8 avril, les différents responsables du MLN afin de résoudre le problème. Aucun des noms proposés ne fait l’unanimité. Face à l’enlisement de la situation, Ravanel, qui refuse de rentrer à Paris sans avoir rempli sa mission, propose de prendre « le titre de commandant des CFL à titre temporaire » (2). « J’ai été choisi à l’unanimité et j’ai donc été le chef de l’ensemble des forces militaires de Toulouse » (3).
Guidé par l’Esprit de Résistance, Serge Ravanel s’est retrouvé une fois de plus dans l’obligation de prendre une décision en « outrepassant, non sans appréhension, les pouvoirs dont il avait été investi ». Toutefois, cette initiative improvisée et précipitée est approuvée par les membres de l’état-major, qu’il rencontre lors d’un bref passage à Paris.
Fort de cette désignation démocratique qui « bénéficie à la fois d’un accord national et d’un accord local, Ravanel regagne Toulouse aux alentours du 10 avril où il s’installe pour un temps indéterminé » (4).

Sources : (1) Serge Ravanel, interview d’Alain Vincent, 18/11/03. (2) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995. (3) Serge Ravanel, interview d’Alain Vincent, 18/11/03. (4) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995.



                         A Democratic Nomination

The Chief of Staff of the CFL planned on designating Sourys, a member of the Executive Board for the MLN, as the regional head of the CFL for Toulouse. But the military assembly in Toulouse did not think he was competent enough for the job, so Ravanel was charged with going down from Paris to fix the situation. He arrived in Toulouse on April 8th 1944. «Toulouse was a complicated situation because no one had agreed upon who to elect. So I planned to stay there until a decision was reached... » (1)

After meeting with Degon, the regional chief of the MLN, Serge Ravanel met with the other MLN members on April 8th to come up with a solution. The problem was that no one could unanimously agree on a candidate. Ravanel refused to return to Paris until they had found a solution, so he proposed that he should «become the temporary head of the CFL for Toulouse » (2). «I was elected unanimously and so I became head of the military forces in Toulouse » (3).

Serge Ravanel found himself once again needing to make a decision «that went beyond the powers and skills that he possessed » but his courage and tenacity helped to guide him. Soon, the higher-ups in the CFL approved this decision after meeting with Ravanel briefly in Paris. Buoyed by his new position, «Ravanel returned to Toulouse having negotiated both national and local concerns, and began his new mission on April 10th, not knowing when it would be complete » (4).


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

Mettre en place la doctrine régionale des CFL à Toulouse haut ▲



Etat des lieux de la région R4 :

« Les CFL viennent d’être créées dans la région de Toulouse. Ils répondent à la nécessité de donner aux mouvements unis de la Résistance un organe d’action solide… Tous les services : AS, AO, Fer, Groupes francs et maquis départementaux dépendent dorénavant de lui et de lui seul… Il convient maintenant de réaliser un travail semblable d’unification dans les départements. Le but de l’opération est double :  
1. entraîner l’ensemble des services : maquis, AS, AO, Fer, GF à l’action ;
2. fondre ces mêmes services en un organe unique de travail ».
(1)

« Dans toutes les régions, un chef unique […] aura la charge et l’organisation des CFL et de leur commandement. Il devra immédiatement constituer son état-major régional et mettre en place les chefs départementaux des CFL. […] Il aura tout pouvoir pour procéder aux mutations nécessaires pour la mise en place et leur bon fonctionnement. […] Les CFL seront immédiatement constitués avec tous les groupes actuellement en état de se battre et déjà armés… » (2).

Si certains responsables militaires hésitent à fusionner, Serge Ravanel partage, avec le Comité directeur des MLN, la volonté de structurer l’action, ce qui n’est pas toujours aisé selon les localités. Dans le département du Lot-et-Garonne, la situation est particulièrement complexe. À son arrivée, il est confronté à une « Résistance mal organisée... il manque un chef et chaque groupe travaille pour lui et se montre peu digne » (3). En outre, il constate à l’occasion de ces différents déplacements dans les départements que « les commandements régionaux sont dans une situation dangereuse et [vont] dans une direction non correcte » (4). Au cours de ces deux dernières semaines d’avril, Ravanel multiplie les rencontres avec les principaux responsables militaires locaux. Les relations et la mise en confiance sont parfois difficiles à établir.

Il transmet, parfois avec difficulté mais toujours avec tact, ses consignes : s’organiser et agir pour plus d’efficacité.

Sources : (1) Communiqué pour information aux chefs de départements aux services régionaux daté du 20/04/44 et émis par le Régional CFL - provisoire à tous départements. (2) Note sur la création des Corps francs de la libération, doctrine, mise en place, 09/05/44. (3) Note du SR du Lot-et-Garonne sur l’état d’esprit soi disant peu glorieux des chefs de la Résistance au sein de la dite région, 8 mai 1944. (4) Note de Ravanel en réponse au questionnaire de Michel Goubet, 1er juillet 1974.



                      Implementing the Regional Doctrine of the CFL in Toulouse


the Status of Region R4 Status of Region R4:


«The CFL had just been installed in Toulouse in order to unite the different movements within the Resistance under a single entity...Everyone, the AS, AO, Fer, Groupes Francs, and the maquis would become part of the CFL...They were all coming together to work as one. The goal of this operation was two-fold:

1. Train the maquis, AS, AO, Fer, and GF together for combat
2. Streamline parallel services into one department » (1).

«There will be one leader per region...who will represent the CFL. They must immediately elect a regional chief of staff and other department heads...They will also have the power to enact any changes they see fit in order to preserve organization and operations...The CFL will immediately partner with all current groups who have already been involved in the fight and who are already armed... ». (2)

They were some who hesitated to join the ranks of the CFL, particularly those in smaller, local Resistance groups. Serge Ravanel shared the responsibility of fusing all of these Resistance groups together with the committee director of the MLN. A particularly complex situation was in the department of Lot-et-Garonne. When Ravanel arrived, «the local Resistance was completely disorganized...they had no leader, and each group only thought of themselves. On top of that, they were inexperienced». (3) Worse still, there were pockets in these departments where the «regional commanders were putting their men in dangerous situations and continued to be in the wrong » (4). The last two weeks in April, Ravanel met with all of the principal leaders in the regions surrounding Toulouse, but friendships and trust were difficult to build.
He gave out his instructions, sometimes with difficulty but always with tact: organize and become more efficient.

Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

Fédérer, organiser et impulser l’action dans la région haut ▲



Le contexte et l’enchaînement des événements auxquels personne n’a été préparé a imposé une adaptation constante et conduit à une inévitable confrontation entre des hommes aux personnalités plus ou moins exacerbées. Au bout de quatre années de guerre, alors que chacun entend jouer son rôle et contribuer à la libération de son pays, la mise en place de cette nouvelle structure suscite parfois de vives réactions, ce que la direction mesure parfaitement. « Nous nous rendons très bien compte des difficultés pratiques que soulèvent de tels bouleversements dans des organisations existantes. Nous savons combien il sera pénible à certain de s’adapter à la situation nouvelle qui leur est si brutalement présentée… » (1).
La mission de Ravanel est très délicate et requiert un grand savoir faire. Il va devoir user de toute son énergie pour parer à l’urgence, de sa diplomatie pour éviter, dans la mesure du possible, les « mises en place arbitraires et non adaptées aux nécessités de l’action » (2), de sa finesse et de son sens de l’humain pour se faire apprécier et respecter et, enfin, de sa discipline pour assurer la mise en œuvre du plan d’action des CFL. Fort de ses expériences passées, il est bien convaincu que le problème de l’action ne peut se résoudre par la mise en place d’une hiérarchie mais au moyen d’une répartition des responsabilités et par la considération du travail accompli par l’ensemble des Résistants. « Il fallait confier à chacun une mission dont il était responsable. La priorité était de développer l’action immédiate » (3). Comme le rappellent avec insistance de nombreuses notes et rapports « trêve de discours, trêve de petites ambitions locales. Tous à l’action et au coude à coude » (4).
Animé par le souci permanent de connaître chacun de ses responsables militaires, Ravanel parvient, après des débuts parfois houleux, à transmettre ses consignes et à organiser sa région.
Sarda de Caumont, chef régional des maquis prend en charge les Hautes et Basses-Pyrénées, Jean-Pierre Vernant chef des CFL pour la Haute Garonne, Nil Duplan et Henri Viltard sont responsables du Tarn-et-Garonne… Quant au capitaine Pélissier, chef des GF, il accepte – après avoir « fait preuve de sa mauvaise humeur » (5) et de sa volonté de travailler seul – de se plier aux ordres et de prendre en charge un département.
Claude Cartier-Bresson devient l’adjoint de Ravanel.
Par ailleurs, Serge Ravanel est en contact avec le Délégué militaire régional Schlumberger, envoyé par le BCRA et chargé d’organiser la réception des parachutages d’armes. Les relations furent, au début, difficiles compte-tenu du contentieux qui existe entre le BCRA, dont il reçoit ses ordres, et la Résistance avec laquelle il doit assurer la liaison. Il fallut attendre la venue à Toulouse de Degliame et de Bourgès-Maunoury (adjoint de Chaban-Delmas pour la délégation militaire de la zone Sud)  vers le 8 juin pour que le « problème soit tranché » (6) et, ainsi, que le DMR comprenne la nécessité se mettre au service des FFI de Ravanel. « A partir de ce moment-là, Schlumberger « qui n’avait pas compris cela… deviendra un bon camarade, fraternel et courageux » (7).

Sources : (1) Note de Ravanel en réponse au questionnaire de Michel Goubet, 1er juillet 1974. (2) Communiqué de Brot pour information aux chefs de départements, aux services régionaux daté du 20/04/44 et émis par le Régional CFL. (3) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995. (4) Communiqué pour information aux chefs de départements aux services régionaux daté du 20/04/44 et émis par le Régional CFL-Provisoire à tous départements. (5) Note de Ravanel en réponse au questionnaire de Michel Goubet, 1er juillet 1974. (6) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995. (7) Op cit.



                                  Establishing, Organizing, and Enacting Military action in the Region


Implementing the CFL was not going to be an easy task given that it was clearly going to lead to some disagreements between members of the Resistance, particularly the hot-tempered ones. After four years of war, with everyone having already been playing their part and working for the Resistance, it was going to be difficult to reorganize. And there were some very strong reactions against the creation of the CFL, but none that Ravanel and others hadn't already seen coming. «We understood the practical difficulties in completely overturning the pre-existing organizations. We knew how difficult it would be for everyone to adapt to the new situation, especially as it was happening so quickly...» (1).

Ravanel's task in Toulouse was extremely delicate and required a lot of care. He had to use every tool in his arsenal—his tact, diplomacy, and charm—to avoid any possible «arbitrary groups, or those who refused to join» (2). He had to use all of his finesse and compassion as well to show his appreciation and respect for these groups, but also his discipline in order for the CF to succeed. Because of his past experiences, Ravanel knew that in order to really unite the Resistance, the CFL needed to work as a way to share the responsibilities and the glory of the Resistance movement, not just create a hierarchy. «We needed to trust every member with a mission. The priority was to train and develop the Resistance's military for combat». (3). He repeated constantly in several notes and reports, «In every speech and even in the smallest local mission, we fight shoulder to shoulder» (4).

After a rocky start, Ravanel's military training kicked in, and he began issuing orders and organizing his region. Sarda de Caumont, the head of the maquis in les Hautes and Basses-Pyrénées, Jean-Pierre Vernant, head of the CFL in la Haute Garonne, and Nil Duplan and Henri Viltard were in charge of Tarn-et-Garonne...as for Captain Pélissier, head of the GF, he finally accepted—after «complaining about such a proposition » because he wanted to work alone—to take charge of a department as well.
Claude Cartier Bresson became one of Ravanel's deputies.

Ravanel was also in contact with the Military director of the region, Schlumberger, sent by the BCRA, who was in charge of orchestrating paratroopers. The friendship was difficult at first because the relationship between the Resistance and the BCRA was less than friendly, but they had to find a way to work together. The CFL waited for the arrival of Degliame and Bourgés-Maunoury (with Chaban-Delmas and the military delegation from the South Zone) on June 8th to discuss and «resolve the problem» (6). Thankfully, the DMR understood that it was necessary to join forces with Ravanel's FFI. «At that moment, Schlumberger «who hadn't understood this partnership...became a great friend and courageous ally» (7).


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi

Intensification de l’action avant le jour J (mai 1944) haut ▲



« Nous voulons faire des CFL l’élite de la lutte armée pour la libération de la France… Il faut donc agir et attaquer partout les troupes ennemies. Désorganiser leurs transports en frappant leurs moyens de communication, chemins de fer, canaux en attaquant leurs convois sur route. Saboter l’industrie au service de la machine de guerre allemande. Attaquer les lignes de transports d’énergie électrique »
(1).
Afin de s’assurer de l’application et du suivi de ces directives, Serge Ravanel et ses adjoints se rendent, au moins trois fois par semaine, comme le précise une directive de l’état-major, dans ses départements (2) afin de contrôler, conseiller et coordonner l’action des différents groupes militaires. À chacun de ses déplacements, Ravanel se heurte à un manque d’armes considérable, rendant la situation particulièrement critique, en dépit de demandes régulières adressées au DMR pour « intensifier les parachutages d’armement, fusils mitrailleurs, grenades, mousquetons, mitraillettes » et assurer un « plus grand appui financier et matériel » (3). Le maquis que dirige Jacques d’Andurain dans la Montagne noire, près de la petite ville de Revel, ne dispose que de « trois pistolets pour une vingtaine d’hommes » (4). « L’armement était nul, c’était dérisoire … D’après ses calculs, 90% du total des parachutages effectués en France avec des armes a été fait le 1er janvier 1944. Sur ces 90 %, les deux tiers ont été faits après le 6 juin 44… La question qui se pose alors est de savoir s’il faut agir avant ou après avoir reçu les armes » (5).
En réponse à cette question centrale, Serge Ravanel, en concertation avec les membres de son état-major, conseille à ses responsables le développement « d’actions qui ne demandent guère d’armes tels que les sabotages qui, en outre, constituent un excellent entraînement pour les hommes… et créent un climat d’insécurité pour les Allemands » (6).
De « gros efforts de sabotages » sont ainsi réalisés par les différentes formations. Citons à titre d’exemple le travail des équipes de Jean-Pierre Vernant :
- mise hors d’état d’une dizaine de locomotives dans le dépôt de la gare de Matabiau ;
- coupures constantes des lignes téléphoniques avec Bordeaux et Marseille ;
- actions multiples dans les usines d’armement visant à retarder la production (fausses manœuvres, mauvais réglages, pertes d’outillages…).
« Dans la nuit du 16 au 17 avril, un sabotage à l’explosif a détruit une presse de 1850 tonnes à l’usine de Saint-Eloi de la SNCASE » (7). Par ailleurs, « un train est déraillé en Haute-Garonne dans la nuit du 23 au 24 mai » (8).
Quelle que soit l’importance des moyens qu’ils engagent, l’intensification de ces sabotages a pour résultat de freiner l’ennemi et de ralentir leur production. Après un mois d’effort ininterrompu, Serge Ravanel adresse, les 22 et 24 mai 1944 deux télégrammes dressant un bref bilan sur la mise en place des CFL : il informe ses supérieurs que la période de mise sur pied des CFL est terminée. Ils sont « éclatés » sur cinq zones. Une impulsion nouvelle a été donnée à l’organisation militaire, ce qui a pour résultat un accroissement des actions.
L’organisation et la préparation des CFL poursuivent ainsi leur progression malgré des difficultés de liaison et des représailles des occupants.

Sources : (1) Note datée du 9 mai 1944 destinée à tous les départements présentant la doctrine relative à la création des CFL et établie le 5 avril 44. (2) Extrait d’une « décision » de TA à tous les départements, datée du 10 mai 1944. (3) Télégramme de Ravanel daté du 22 mai 1944 adressé au délégué militaire régional de la région de Toulouse (R4). (4) Télégramme de Ravanel adressé au DMR le 22 mai 1944. (5) Émission Les chemins de la liberté, « L’engagement 1942/1943 ». (6) Serge Ravanel, L’Esprit de Résistance, Editions du Seuil, 1995. (7) Op cit. (8) Télégramme de Ravanel daté du 24 mai 1944.



                              Preparing the Troops for D-Day (May 1944)

«We wanted the CFL to be the elite division of the France's Liberation Army...we needed to be able to launch a total attack against the enemy troops: sabotaging transports by attacking communication lines; destroying transportation by attacking railroads and enemy convoys; finding ways to hurt and weaken Germany's war industry, and cutting power lines.» (1).

In order to organize and launch such initiatives, Serge Ravanel and his deputies met with their departments no less than three times a week to discuss plans (2). Becoming a seamless counsel for the CFL's Chief of Staff, Ravanel and his men organized, counseled, and coordinated missions for all of the Resistance's military groups. But, at every turn, Ravanel faced a significant lack of supplies, namely weapons. This shortage was made worse by the DMR's regular demands to «intensify the paratrooper's armament. They needed more machine guns, grenades, carbins, and submachine guns» and a «larger budget for arms and equipment» (3). On the other hand, Jacques d'Andurain's maquis in the Montagne Noire, close to Revel, needed no more than «three pistols for twenty men» (4). «Arming our troops was useless, pathetic...According to our calculations, 90% of the paratroopers hadn't been armed until January 1st, 1944. Of those 90%; two-thirds hadn't been armed until after June 6th, 1944...The question was whether to launch attacks before or after a group had been armed» (5).

Serge Ravanel, with his fellow members of the Joinville's staff, decided to issue an order to develop «attacks that did not require arms rather than those that required both weapons and additional training...all with the goal of sabotaging the Germans» (6).

Such «missions » were carried out by all of the different groups. For example, Jean-Pierre Vernant's team enacted the following: -tampered with a dozen locomotives in the train station at Matabiau -continually severed the telephone lines in Bordeaux and Marseille -launched several acts of sabotage to delay production at weapon factories «On the night of April 16th, a massive explosion destroyed a 1850 ton press at the SNCASE's factory in Saint-Eloi» (7).
Another attack «at night on May 23rd derailed a train in Haute-Garonne» (8).

No matter how important the individual attack was, the growing number of sabotage missions against the enemy helped to slow their production and transport. After a month of non-stop missions, Serge Ravanel sent two telegrams on March 22nd and 24th to give the CFL an update: establishing organized men on the ground for the CFL was complete, and men were «active and mobilized» in the five zones.
New life had been breathed into the Resistance's military thanks to the CFL. And the CFL would continue to grow and mobilize in spite of a lack of cooperation with those who continued to resist.


Traduction : Catherine Lazernitz

Auteur(s) : Emmanuelle Benassi