Vers la libération du territoire

Conformément aux accords passés avec la résistance tarnaise, les maquis de l’Armée juive et des Éclaireurs israélites s’intègrent à l’organisation départementale des FFI à compter du Débarquement. C’est ainsi que le maquis des EI devient la 2e compagnie « Marc Haguenau » du corps franc de la libération 10 du Tarn sous l’autorité de l’Armée secrète. Les maquisards de l’AJ, quant à eux, rejoignent le Corps franc de la Montagne noire et y forment le peloton Trumpeldor. Les groupes de combats de villes de l’Armée juive prennent également part aux combats de la libération, notamment dans la capitale.
Du côté des organisations à tendance communiste, les FTP-MOI, l’UJRE et l’UJJ contribuent activement à la libération du territoire, comme à Villeurbanne, Marseille ou Paris où l’UJRE est à l’origine de la création de la milice patriotique juive. Enfin, bien que moins impliqués dans la lutte armée, des militants du Bund prennent part aux combats de la libération de la région lyonnaise au sein des FTP.

Auteur(s): Fabrice Bourrée

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Bibliographie

Les bundistes dans la libération haut ▲

La lutte armée est loin de représenter l’essentiel des actions de résistance menées par les bundistes en France, dont l’attention est tournée en priorité vers l’aide sociale aux Juifs persécutés et menacés de mort. La dimension combattive de leur résistance, portée à partir de 1943 par des jeunes formés à la lutte à Saint-Didier-du-Mont-d’Or dans la région lyonnaise, a cependant été présente, même si leurs faits d’armes demeurent bien plus limités que ceux des communistes juifs ou encore des sionistes. A l’été 1944, si les bundistes saluent la participation de la résistance française à la libération du territoire, l’heure n’est néanmoins pas au "résistancialisme" mais à la reconstruction du monde juif assassiné, ceci en ayant conscience de responsabilités françaises dans la collaboration à la mise en œuvre du génocide orchestré par les nazis.

Auteur(s) : Constance Pâris de Bollardière

La Compagnie Marc Haguenau haut ▲

Partie intégrante des corps francs de la libération (CFL 10), les maquis de Vabre sont divisés en trois compagnies dont la 2e, commandée par Robert Gamzon, est issue des maquis des Eclaireurs israélites de France. En juin 1944, elle prend l’appellation de Compagnie Marc Haguenau. La compagnie a notamment sous sa responsabilité le terrain de parachutage Virgule, homologué par Londres en juin 1944 et sur lequel sont réceptionnés des armes, du matériel, des agents du BCRA et même un commando OSS de 15 hommes. Le 8 août 1944, le terrain est attaqué par les Allemands, tout comme les campements de Laroque et Lacado ; sept maquisards sont tués au cours de ces affrontements. L’action la plus éclatante de la compagnie Marc Haguenau reste l’attaque d’un train allemand entre Mazamet et Labruguière le 19 août 1944, suivie de la libération de Castres.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée

Le peloton bleu-blanc du CFMN (peloton Trumpeldor) haut ▲

En novembre 1943, l’Armée juive (AJ) implante son premier maquis, spécifiquement juif, dans le Tarn à Biques, placé sous le commandement de Pierre Loeb et d’Henri Broder. Après plusieurs emplacements, le maquis s’installe en avril 1944 à l’Espinassier dans le sud du département. Comme convenu avec les responsables de l’Armée secrète, les maquisards intègrent le Corps franc de la Montagne noire après le débarquement du 6 juin 1944. Le peloton israélite ainsi constitué est placé sous le commandement de Raymond Levy-Seckel et Raoul Léons. Ayant perdu une part de leur autonomie par cette intégration, les hommes de l’AJ choisissent, afin de conserver leur spécificité juive, de donner le nom de « Peloton Trumpledor » à leur unité et d’arborer des épaulettes bleu-blanc. Le peloton israélite prend part aux combats de la Libération.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée

Les corps francs de l’AJ-OJC dans la libération de Paris haut ▲

Au début de l’année 1944, l’Organisation juive de Combat (OJC) constitue un groupe dans la capitale. Entre le 17 et le 19 juillet 1944, les principaux responsables sont arrêtés par la Gestapo. La section est alors reconstituée avec des renforts venus de province et placée sous la direction de Lucien Rubel. La nouvelle formation comprend entre autres Tony Gryn, Rachel Cheigam ou encore Isidore Pohorylès. Au corps-franc se joint Albert Akerberg, chef de la Sixième à Paris. Ils sont rattachés au groupe-franc Alerte du MLN commandé par le capitaine Pierre Galais dit Charcot-Neuville. Le 18 août 1944, un commando de l’OJC, muni d’un ordre de mission signé du colonel Rol-Tanguy, prend possession du camp de Drancy. A partir du 19 août, le groupe-franc Alerte est affecté à la protection du poste de commandement du colonel Rol-Tanguy, place Denfert-Rochereau.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée

Les FTP-MOI, l’UJJ et l’UJRE dans les combats de la Libération haut ▲

Les résistants juifs qu'ils soient de l'UJJ, de l'UJRE ou des FTP-MOI participent activement aux combats de la libération. A Villeurbanne, ils sont à la tête de l’insurrection déclenchée le 24 août 1944. A Marseille, ils combattent dans tous les secteurs de la ville. Signe de reconnaissance, ils prennent part au défilé de la Victoire le 29 août 1944. Dans la capitale, l’UJRE met en place une milice patriotique juive. Forte de 150 à 200 membres, elle est notamment chargée de prendre possession des locaux occupés par l’UGIF. Ses détachements et groupes participent également à la construction des barricades, à la libération des mairies d’arrondissements et autres édifices publics.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée