Après le 6 juin 1944



Les résistants, et la majorité des Drômois, vivent dans l’attente des Alliés. Des messages à la radio compris par les seuls responsables de la Résistance annoncent le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. C’est le signal d’une véritable levée en masse des volontaires. De nombreux jeunes, comme ceux de Romans et de Bourg-de-Péage, le 9 juin, rejoignent les maquis. Les armes sortent des cachettes et sont distribuées à ces résistants, la plupart inexpérimentés, comme le 6 juin à Crest. Le combat prend une autre forme, de la guérilla clandestine, il apparaît au grand jour. De 400 résistants avant, le Vercors en compte maintenant 4 000.

Cette période du 6 juin au 31 août 1944 sera, pour la Drôme, la plus intense dans la lutte contre l’occupant et le gouvernement de Vichy, la plus meurtrière aussi.

L’intensification des combats a permis, après le débarquement du 15 août en Provence, que les Alliés progressent beaucoup plus vite tant par la route des Alpes que dans la vallée du Rhône marquée par l’intense bataille de Montélimar.

Les derniers Allemands quittent les communes du nord de la Drôme le 31 août 1944.



                                           
           
                         Past June 6, 1944

Resistants, as well as the majority of the inhabitants of Drôme, live in expectation of the Allies. Radio messages announcing the landing in Normandy, on June 6 1944, were solely understood by the Resistance leaders. They were followed by a genuine mass uprising of the volunteers. Many young people, such as in Romans and Bourg-de-Péage, join the maquis on June 9. Weapons are taken out of hiding and distributed to these most inexperienced resistants as it occured on June 6 in Crest. The battle takes another form, from that of underground guerilla warfare, it is being disclosed in bright daylight. The 400 resistant grew to 4,000 in Vercors.

This period from June 6 to August 31, 1944, will be, for Drôme, the most intense fight against the occupier and the Vichy government, as well as the most deadly.

The intensification of the fighting has, after the landing in Provence on August 15, led the Allies to progress much faster through the Alps and the Rhône valley, which was marked by the intense battle of Montélimar.

The remaining Germans left the towns north of Drôme on August 31, 1944.

Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s): Jean Sauvageon
Source(s):

Fédération des FFI, Pour l’amour de la France, édition Peuple Libre, Valence, 1989, 494 p.

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Résistance au grand jour, la montée au Vercors haut ▲



Dès l’annonce du débarquement du 6 juin 1944, en Normandie, c’est l’effervescence et la confusion dans la Drôme. Certains ont compris que c’était le signal de l’insurrection nationale, nombre de Drômois se dirigent vers les compagnies de résistants pour s’engager dans la lutte. Des bureaux de recrutement sont créés à Saint-Jean-en-Royans, on distribue des armes à Crest. L'enthousiasme et l'inconscience des très jeunes résistants, non formés, non entraînés posent un cas de conscience au commandement. De plus, le manque d’armes ne permet pas d’équiper tous ces jeunes. Certains doivent même être renvoyés dans leurs foyers.

Le 7 juin, Eugène Chavant revient d’Alger et remet à Marcel Descour l’acceptation du plan « Montagnards ». Dès le 9 juin, des jeunes de l’agglomération se rassemblent, à Bourg-de-Péage notamment, montent dans les camions mis à leur disposition et rejoignent le Vercors. Au total, plus de 700 Romanais et Péageois se retrouvent dans le Vercors, aux côtés de 2 300 autres volontaires. En quelques jours, les effectifs du massif passent de 400 à 4 000 maquisards.

Dès le 9 juin, le Comité de libération nationale du Vercors (CLNV), présidé par Eugène Chavant, met en place une administration civile. La République est officiellement proclamée dans le Vercors le 3 juillet. Le comité est en charge de l'administration des communes. Il doit régler, avec cet afflux de résistants, les problèmes de ravitaillement importants, de financement en lançant un emprunt, en mettant en place des organes de contrôle et de répression, de communications. L'attaque allemande du 21 juillet disloque la République du Vercors.

Une deuxième phase de recrutement a lieu au début de juillet. Elle est lancée de Die par de Lassus de Saint Geniès Jean-Pierre (« Legrand »). Il décide de procéder à la mobilisation générale de cinq classes. Des affiches, rappelant celles de la mobilisation de 1939, sont placardées dans tout le département.

Le débarquement du 6 juin 1944 montre que la population exaspérée – les jeunes notamment – souhaitait en terminer avec l’occupation et le régime de Vichy. Dans les semaines qui suivent de nombreux résistants « de la dernière heure » se rallient à la cause devenue majoritaire. Mais cette période révèle aussi les difficultés de la mise en action de tous ces volontaires par la Résistance drômoise.




                                               Resistance to light, the rise of Vercors

On the announcement of the landing of June 6, 1944 in Normandy, there is excitement and confusion in Drôme. Some feel that this is a signal of the national uprising, but many who head Drômois companies are reluctant to engage in the struggle. Recruitment offices created in Saint-Jean-en-Royans, and arms are distributed in Crest. The enthusiasm and ignorance of the unformed, untrained young resistants poses a moral dilemma to the command. Additionally, lack of arms does not allow for all the young resistants to be armed. Some must even return to their homes.

On June 7, Eugene Chavant returns from Algiers and again accepts Marcel Descour's "Montagnards" plan. On June 9, the youth of the town notably gathers at Bourg-de-Péag, gets into the available trucks, and joins up with Vercors. In total, more than 700 Romanais and Péageois are found in Vercors, alongside 2,300 other volunteers. Within days, the mountain forces increase from 400 to 4000 maquisards.

On June 9, the CLNV, (Comité de libération national du Vercors), chaired by Eugene Chavant, sets up a civil administration. The Republic is officially proclaimed in Vercors on July 3. The committee is responsible for the administration of municipalities. It must address, with the influx of resistants, major supply problems, loan financing, setting up of supervisory boards and law enforcement communications. The German attack on July 21 breaks up the Republic of Vercors.

A second phase of recruitment takes place in early July. It is launched in Die by Lassus de Saint Geniès Jean-Pierre, ("Legrand"). He decides to proceed with the general mobilisation of five classes. Posters reminiscent of the 1939 mobilisation are plastered across the district.

The June 6, 1944 landing reveals that the exasperated population—especially young people—wanted to end the occupation and the Vichy regime. In the following weeks many join the resistance "de la dernière heure", in the last hour, and rally to the cause of the majority. But this period also reveals the difficulties of putting into action all the volunteers of the drômois Resistance.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.

Premiers combats : Crest, Etoile, Saint-Rambert... haut ▲



L'annonce du débarquement de Normandie le 6 juin 1944 conduit les chefs de la Résistance drômoise à prendre plusieurs mesures. L'ordre général est de passer à l'action immédiate dans le cadre du Plan vert (sabotage des voies ferrées), de constituer avec toutes les nouvelles recrues des groupes réguliers qui seront armés au fur et à mesure des parachutages et d'éviter des attroupements trop nombreux.

La tentation, la tentative d'un soulèvement général se heurtent à des difficultés. Des considérations politiques complexes aboutissent à des mises en action différentes de la Résistance. Beaucoup n'ont retenu de l'appel du 5 juin du général de Gaulle que la phrase : « La bataille de France est engagée ». La nécessité d'une insurrection nationale est le fait que de nombreux Français retiennent à l'annonce du débarquement. On n'a pas entendu ou voulu entendre les derniers ordres du Général : « Vous ne devez obéir qu'aux chefs qui sont reconnus et qui ont été désignés. Vous ne devez pas déclencher d'autres opérations que des combats de guérilla. Vous ne devez le faire qu'à proximité des Alliés autant que vous le pourrez, car il est à prévoir que cette bataille de France va être longue et rude et que vous devrez durer. Si vous ne pouvez pas le faire, faites des sabotages, faites de la résistance passive, entourez l'ennemi de votre désapprobation et de votre pression morale ». Le 9 juin, le général Koenig demande une pause à la Résistance. Dans la Drôme, comme ailleurs, l'appel est peu entendu.

La précipitation avec laquelle la Résistance drômoise engage l'action explique les pertes qu'elle va subir dans les accrochages de Crest, d'Étoile-sur-Rhône le 6 juin, de Saint-Rambert-d'Albon, de Saint-Donat-Peyrins les 8 et 9 juin.

Le 11 juin, devant la mauvaise tournure que prennent les événements, Jean Drouot (« L'Hermine »), chef des FFI (Forces françaises de l'intérieur), lance son ordre du jour n° 1 qui dresse un tableau des opérations et précise les limites de l'action de la Résistance : « Au cinquième jour de la lutte pour la libération du territoire, la situation dans le département peut se situer ainsi : au départ, certains groupes sont passés à l'action immédiate, d'autres hésitaient et d'autres encore passèrent à la période insurrectionnelle avant que le département ne soit libéré entièrement de l'ennemi sans danger de retour. Notre mission consiste actuellement en interdiction absolue de la voie ferrée et en interdiction partielle de la circulation routière par harcèlement et embuscades. Limitez-vous à ces ordres qui nous sont donnés par l'état-major interallié, seul qualifié. Ordre aux secteurs : nous n'avons pas à défendre le terrain passé à la dissidence, mais à faire la guérilla. Soyez très mobiles, allez porter des coups où est l'ennemi et retirez-vous ».

Cet ordre met en évidence les carences et les illusions que l'on a observées au lendemain du débarquement. Il définit le rôle limité de la Résistance. Il confirme, sur le terrain, l'appel de Koenig à ne pas s'engager dans une insurrection nationale aux conséquences désastreuses.



                             First Battles: Crest, Etoile, Saint-Rambert...

The announcement of the June 6, 1944 Normandy invasions leads Resistance leaders in Drôme to take several steps. The general order is to take immediate action under the Plan vert (sabotage of railways) to arm all newly recruited groups during air drops, and to avoid too many crowds.

The temptation, the attempt to uplift, generally faces difficulties. Complex political considerations lead different actions to be put into place by the Resistance. Many did not retain General de Gaulle's June 5 appeal that "The Battle of France is committed". There was need for a national uprising, many French held out for the announced landing. They did not hear or want to hear the last orders of the General: "You should obey only recognized and designated leaders. You should not trigger other operations, guerrilla fighting. You should only do so near the Allies as much as you can, because it is expected that the Battle of France will be long and tough and you have to endure. If you can not do it, do sabotage, make passive resistance, and surround the enemy with your disproval and moral pressure". On June 9, General Koenig seeks to break the Resistance. In Drôme, as elsewhere, the call is little heard.

The haste with which the drômois Resistance urges action says it will suffer losses in the clashes in Crest, Etoile-sur-Rhone on June 6, in Saint-Rambert-d'Albon, and in Saint-Donat Peyrins on June 8 and 9.

On June 11, before the turn for the worse, Jean Drouot, (l'Hermine), chief of the FFI (Forces françaises de l'intérieur), launches their number one agenda and provides an overview of operations and precise limits on the action of the Resistance:
"On the fifth day of the struggle for the liberation of France, the situation in the district can be asserted as follows: initially, some groups have taken action immediately, others were hesitant, and others went to the insurgency before the district is fully free from safe return from the enemy. Our mission is currently an absolute ban on the train track and a partial ban on traffic by ambushes and harassment. Limit yourself to these orders as given to us only qualified by the Allied headquarters. Order to segments: we do not have to defend the land passed to the division, but to the guerrillas. Be very mobile, go to blows where the enemy is and pull out."

This order highlights the shortcomings and illusions that have been observed after the landing. It defines the limited role of the Resistance. It confirms, on the ground, Koenig's calling not to engage in a national uprising, with disastrous consequences.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Alain Coustaury
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme - le Vercors, édition AERI-AERD, 2007.

Combats en centre Drôme haut ▲



Les Allemands savent que le plateau de Combovin cache le PC de la Résistance et que le Vercors est un énorme lieu de regroupement de maquisards, dont ils exagèrent probablement la puissance. Ils en décident la liquidation, sachant qu’ils vont se heurter à forte partie. Avant d’y engager des forces considérables, ils « tâtent le terrain » et s’efforcent de « nettoyer » les abords. C’est ainsi que Combovin (voir « massacres ») et les flancs sud-ouest du massif sont assaillis aussi bien par les airs que par le sol.



 

                                                Battles in the centre of Drôme

The Germans know that the platform of the Combovin hiding place of the Resistance in Vercors is a major hiding place for the maquisards, whose power is probably overstated. They decide on the settlement, knowing they will face a powerful opponent. Before committing substantial forces, they "tâtent le terrain", or test the waters and attempt to "nettoyer", or clean, the approach points. It is thus that Combovin saw "massacres" and the southwest flanks of the mountains were assailed both by air and by ground.

Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Robert Serre

Combats dans le sud de la Drôme haut ▲



Dans la Drôme, les combats les plus connus et les plus emblématiques de la Résistance contre les Allemands sont situés dans le Vercors, voire le long de la vallée du Rhône. Ils ont donné lieu à de nombreuses publications. De ce fait, ils tendent à occulter les accrochages et les combats qui ont marqué l'action de la Résistance dans le sud du département. Autour de Grignan, de Nyons et dans l'enclave de Valréas, les Résistants ont affronté les troupes allemandes soit après le 6 juin 1944 soit après le débarquement de Provence alors que la Wehrmacht battait en retraite en bon ordre. Les combats les plus importants se sont déroulés près de Montclus, aux confins de la Drôme et des Hautes Alpes, où la Résistance a récupéré un armement important et notamment deux pièces d'artillerie légère, armes qui lui manquaient dramatiquement. Par ailleurs, devant Nyons, plusieurs bataillons FTP ont arrêté un groupement de reconnaissance blindé allemand.



                           Battles in the south of Drôme

In Drôme, the most well-known battles and the ones most symbolic of the Resistance against the Germans are located in Vercors, or along the Rhône valley. They gave rise to numerous publications. As a result, there is a tendency for the skirmishes and battles that markes the work of the Resistance in the south of the district to be obscured. Around Grignan; Nyons, and in the enclave of Valréqs, the resitants clashed with German troops after June 6, 1944 or after the landing in Provence where Wehrmacht was retreating in good order. The most important battles took place near Montclus on the border of Drôme and the Hautes Alpes, where the Resistance recovered importants weaponry, including two pieces of light artillery, weapons that had been lacking dramatically. Moreover before Nyons, several FTP battalions, (Francs-tireurs et partisans) arrested a German armored reconnaissance group.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Alain Coustaury
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Débandade de la Milice, une gendarmerie avec la Résistance haut ▲



De toutes les forces d’oppression, la Milice est certainement l’une des plus redoutées, et la plus détestée parce qu’elle se compose de « Français » et qu’elle agit stupidement avec une brutalité sans égale. L’occupation de la Drôme touche à sa fin ; mais il est une chose que les résistants ne veulent pas laisser inachevée : l’élimination de cette force supplétive exécrée. Les assauts contre les miliciens se multiplient. Le symbole majeur en sera la destruction par explosif du siège départemental à Valence.



                                Disarray of the militia, a police force with the Resistance

Of all the forces of oppression, the militia is certainly one of the most feared and hated because it consists of French people, and that it acts stupidly and with unparalleled brutality. The occupation of Drôme is coming to an end, but there is something that the resistants do not want to leave unfinished: the elimination of the hated auxiliary force. Attacks against militia men are multiplying. The major symbol will be the destruction by explosives of the militia's county headquarters in Valencia.

Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Robert Serre
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Bombardements alliés meurtriers haut ▲



Dans la Drôme, beaucoup de résistants et la population civile ont reproché aux Alliés de pratiquer des bombardements dévastateurs et souvent inutiles. Dans le même temps, l’absence de bombardements des installations allemandes, particulièrement de l’aérodrome de Valence – Chabeuil – La Trésorerie, au moment des combats du Vercors, a déclenché une vive polémique.

La Drôme ne possédait pas de grands complexes industriels qui pouvaient être une cible pour l'aviation alliée. Les bombardements visèrent essentiellement une gare de triage et surtout les ponts sur le Rhône et sur les voies de communication de la vallée du Rhône au moment du débarquement de Provence.

Les avions pratiquent plusieurs techniques de bombardement : le bombardement horizontal soit stratégique, soit tactique, le bombardement en piqué. Les bombardements les plus imprécis, donc aux dégâts collatéraux importants, sont ceux qui sont effectués par des vagues de bombardiers. Le bombardement en piqué, plus précis, est réalisé par des chasseurs-bombardiers.

Dans la Drôme, les bombardements s'inscrivent, essentiellement, dans les plans de l'opération Anvil/Dragoon de débarquement sur les côtes provençales. Plusieurs missions sont programmées : neutraliser l'aviation ennemie dans le sud de la France, encager le champ de bataille en coupant les lignes de communication allemandes. C'est l'opération Ducrot, le jour du débarquement.

La destruction de l'ensemble du système défensif adverse comporte plusieurs phases successives :
- Le 28 avril 1944, date considérée comme la première action aérienne, avec le raid de 488 bombardiers lourds sur Toulon. Ce sont des missions relevant de l'aviation stratégique.
- La deuxième phase présente un caractère d'opération d'interdiction avec des attaques sur le Rhône du jour J-10 jusqu'au moment du débarquement, c'est l'opération Nutweg.
 - Une troisième, au moment du débarquement, c'est l'opération Yokum : une énorme concentration de moyens, destinée à réduire dans les délais les plus courts la résistance allemande.  
- La quatrième, l'opération Ducrot, le jour du débarquement, missions d'intervention directe dans la bataille et interdiction sur les arrières de l'ennemi. L'ensemble des moyens aériens affectés à l'opération Anvil-Dragoon rassemble près de 2 000 avions répartis entre la Corse et la Sardaigne.

La presque totalité des bombardements a été réalisée par des unités de l'USAAF (United States Army Air Forces), alors que les attaques au sol sont états-uniennes et françaises. Le plan imposait l'interdiction des réseaux ferroviaire et routier donc des ponts sur le Rhône à Arles, Tarascon, Avignon, Pont-Saint-Esprit, Le Pouzin, La Voulte-sur-Rhône, Valence, Pont-de-l'Isère, Saint-Vallier-sur-Rhône, des ponts sur la Drôme à Livron, Crest et à Luc-en-Diois, ponts sur l'Isère à Romans, sur le Roubion à Montélimar. La planification des opérations aériennes ne prenait pas en compte des éléments comme le Vercors qui n'entrait pas directement dans les opérations concernant le débarquement de Provence.

La mémoire collective a retenu l'imprécision des bombardements, leurs conséquences dramatiques, l'absence de soutien à la Résistance du Vercors. C'est une vision stratégique des opérations aériennes qui alimente un ressentiment profond, surtout vis-à-vis de l'USAAF. La comparaison entre la destruction du pont de Livron par les FFI (Forces françaises de l’intérieur), efficace, sans pertes humaines, et, par exemple, le bombardement de Saint-Vallier qui a détruit tout un quartier sans atteindre les objectifs stratégiques (pont routier et pont ferroviaire) et causant près de 100 morts, montre qu'il y avait d'autres moyens d'enrayer la retraite de l'ennemi.



                                     Bloody Allied Bombings

In Drôme, many resistance fighters and civilians have criticized the practice of Allied bombings as devastating and often unnecessary. At the same time, the absence of bombings on the German facilities, particularly in the aerodrome de Valence – Chabeuil – La Trésorerie during the fighting in Vercors sparked a lively debate.

Drôme had no large industrial complexes which could be a target for Allied aircrafts. The bombings were essentially aimed at a yard, especially at bridges over the Rhône and the communication channels of the Rhône valley during the landing in Provence.

Aircraft bombing practices several techniques: the horizontal is strategic and dive-bombing is tactical. The most imprecise bombings are those made by waves of bombers, and so cause significant collateral damage. The more accurate dive-bombing is carried out by fighter-bombers.

In Drôme, the bombings are essentially part of the pans for Operation Anvil/Lagoon landing on the coast of Provence. Several missions are planned: to neutralize the enemy air force in southern France, caging the battlefield by cutting German lines of communication. This is Operation Ducrot, the D-Day.

The destruction of the entire system has several opposing defensive phases:

-April 28, 1944, considered the first air action, with 488 heavy bombers raiding on Toulon. These are tasks covered by strategic aviation.

-The second phase has a character of interdiction operation with attacks on the Rhône-Day-10 until the landing is the Operation Nutweg.

-A third, the landing, Operation Yokum: an enormous concentration of resources intended to reduce the German resistance in the shortest time.

-Fourth, Operation Ducrot, the day of landing missions of direct intervention in the battle and a ban on the rear of the enemy. All air assets of nearly 2,000 airplanes are deployed in Operation Anvil-Dragoon between Corsica and Sardinia.

Almost all of the bombing was carried by units of the USAAF, (United States Army Air Forces), while ground attacks were American and French. The plan imposed a ban on rail and road bridges in Rhône at Arles, Tarascon, Avignon, Pont Saint Esprit, Pouzin Voulte-sur-Rhône, Valencia, Pont-de-Isère, Saint-Vallier-sur-Rhône, bridges on the Livron, Crest, in Drôme, and Luc-en-Diois bridges over the Isère in Romans, from Roubion to Montélimar. Planning of air operations did not take into account things like the fact that Vercors was not directly in operations in the landing in Provence.

Collective memory has retained the imprecision of the bombing, its tragic consequences, and the lack of support for the Resistance in Vercors. These are strategic air operations, which feed deep resentment, especially vis-à-vis the USAAF, (United States Army Air Forces). The comparison between the destruction of the Livron bridge by the FFI, (Forces françaises de l'intérieur), which was effective and without casualties, and, for example the bombing of Saint-Vallier, which destroyed an entire neighborhood without achieving the strategic objectives, (road bridge and railway bridge), as well as causing nearly 100 deaths, shows that there were other ways to achieve the halt and retreat of the enemy.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Alain Coustaury

Premières libérations dans la Drôme haut ▲



Le département est officiellement libéré le 1er septembre 1944.

Cependant, certaines communes ont pu être libérées avant cette date. Deux cas existent.
Lors de la remontée des troupes alliées débarquées en Provence le 15 août 1944, les villes situées à l'est et au sud ont été libérées plus tôt. Die, Crest, où passe la colonne Butler, sont libérées le 20 août 1944, Montélimar le 28, Valence le 31.
L'autre cas est celui des communes libérées prématurément par la Résistance au lendemain du 6 juin 1944, comme celles du Vercors, réoccupées après le retour de l'occupant le 21 juillet, jusqu'au 5 août, ou comme Romans, libérée par les FFI (Forces françaises de l’intérieur) le 22 août avant que la 19e armée allemande en retraite ne reprenne la cité du 27 au 29.



                                                 First Liberations in Drôme

The district is officially liberated on September 1, 1944. However, some municipalities have been liberated before that date.

Two cases occured.

During the rise of the Allied troops landing in Provence on August 15, 1944, the east and south were freed earlier. Die, Crest where the Butler column passed, are released on August 20, 1944, Montélimar on August 28, and Valencia on August 31. The other common case is premature release by the Resistance following June 6, 1944, such as in Vercors, which was reoccupied after the return of the occupier on July 21, until August 5, or as in Romans, which was liberated by the FFI, (Forces françaises de l'intérieur) on August 22 before the retreating German army resumed control of the city, from August 27 until August 29.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.