Persécutions antisémites

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Législation anti-juive sous le gouvernement de Vichy haut ▲

Durant la première période, où la région, située en zone « libre », est placée sous autorité du gouvernement de Vichy, les Juifs, installés de longue date où récemment arrivés dans l’actuelle région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sont confrontés à la législation de l’État français. S’ils ne sont pas concernés par les ordonnances allemandes qui, en zone occupée, aggravent la situation des Juifs de France, la législation antisémite proposée, dès l’automne 1940, par Vichy vise malgré tout à les distinguer et à les exclure du reste de la société.

Ainsi, la loi du 4 octobre 1940 sur « les ressortissants étrangers de race juive » autorise les préfets de département à assigner cette catégorie (distinction est alors faite entre Juifs français et étrangers) en résidence forcée ou à les placer dans des camps spéciaux. Assignations dans de nombreuses localités de la région, internements dans des camps, comme celui des Milles près d’Aix-en-Provence, ou encore dans des groupes de travailleurs étrangers (GTE), se multiplient.

Auteur(s) : Laetitia VION

Les rafles de l’été 1942 en zone Sud haut ▲

Le premier choc que connait la région est la grande rafle organisée à l’été 1942, à la suite des accords Bousquet-Oberg, le gouvernement de Vichy ayant consenti à la déportation des étrangers et apatrides de race juive, notamment ceux présents en zone « libre ».

Dès le début du mois d’août, les juifs étrangers, présents dans les centres et camps d’internements, ou dans les GTE de la région, sont ainsi regroupés au camp des Milles avant leur transfert en zone occupée. Le 26 août 1942, une rafle à grande échelle, menée par la police française, est lancée dans chaque département. Les personnes arrêtées, regroupées à la Caserne Auvare de Nice ou au camp des Milles pour la région de Marseille, sont transférées au camp de Drancy (via Rivesaltes pour certains convois) avant d’être déportées à Auschwitz. Ces arrestations massives de l’été 1942, visibles par la population et visant les Juifs étrangers, engendrent les premières protestations officielles, notamment de la part des églises catholiques et protestantes.

Auteur(s) : Laetitia VION

Rafles et arrestations sous l’Occupation haut ▲

Entre novembre 1942 et septembre 1943, la zone d’occupation italienne devient une nouvelle terre de refuge pour les Juifs persécutés. En effet, les autorités italiennes assurent une certaine protection aux Juifs présents sur ce territoire, s’abstenant d’appliquer nombre de mesures antisémites mises en place par les Allemands et les autorités de Vichy dans le reste de la France. Refusant de livrer les Juifs aux autorités allemandes et françaises, elles continuent toutefois d’appliquer une politique d’assignation à résidence pour certaines catégories, comme les Juifs étrangers. Cette attitude bienveillante à l’égard des populations juives, motivée par une volonté d’indépendance vis-à-vis de l’Allemagne et d’autorité face à Vichy, provoque un nouvel afflux de réfugiés dans les départements occupés par les Italiens.

Le quotidien des personnes vivant dans le reste de la région, notamment à Marseille où les Allemands ont pris leurs quartiers, va être radicalement modifié. La grande rafle de Marseille, opérée par les forces de police françaises entre le 22 et le 24 janvier 1943, donne une illustration dramatique de la participation de Vichy à la déportation des Juifs de la zone Sud, français et étrangers.

A partir de septembre 1943, à la suite l’armistice avec le royaume d’Italie face aux Alliés, les Italiens se retirent et les Allemands occupent totalement la région. Pour les Juifs s’étant retranchés dans la zone d’occupation italienne, le refuge se transforme subitement en véritable nasse. L’arrivée d’Aloïs Brunner, le 10 septembre à Nice, marque le début d’une série d’arrestations sur la Côte d’Azur et l’instauration d’une traque systématique dans les départements occupés précédemment par les Italiens. Les persécutions, les rafles, les arrestations et les transferts des Juifs vers Drancy, avant leur déportation vers les camps de l’Est, continuent dans tous les départements jusqu’à la Libération.

Auteur(s) : Laetitia VION