Les espaces

Serti entre des falaises, le Vercors est pour les puristes un massif des Préalpes, et un Plateau pour la vox populi, c’est-à-dire les résistants et, souvent, la presse ou certains ouvrages. Le massif du Vercors est le plus vaste (quelque 2 000 km2) des massifs préalpins du Nord. Il est administré par le département de l’Isère, pour la partie des Quatre-Montagnes, et par celui de la Drôme, pour la zone du Vercors traditionnel ou historique. De ce fait, le Vercors a longtemps manqué d’unité géographique, sociale et économique.

De forme globalement triangulaire, sa largeur moyenne est d'environ 40 kilomètres et sa longueur de 60 kilomètres. Il s’agit d’un relief très accidenté constitué de hautes falaises, de cluses et de gorges. Mais ce sont également des synclinaux qui adoucissent les paysages (val-de-Lans). Au massif bien identifié, notamment par Raoul Blanchard et Jules Blache, il convient de rattacher le Royans à l’ouest, le Trièves à l’est, la Gervanne et le Diois au sud. Ces zones ont une importance dans l’observation des différents échanges entre le massif et son piémont et l'organisation de la Résistance. C'est sur ces espaces que les secteurs de la Résistance seront d'ailleurs calqués. Les communications vers l’extérieur sont rares et vont de routes encaissées dans des défilés à des chemins muletiers, voire piétonniers.

Son économie est essentiellement rurale et pastorale. Les alpages pour la transhumance d’été donnent lieu à la construction de cabanes de berger ou de chalets d’altitude, souvent vétustes, qui sont des refuges pour les résistants, malgré la rareté des sources sur ces sols karstiques. Enfin, le massif possède une couverture forestière étendue. Elle génère une activité sylvicultrice et l’exploitation du charbon de bois, mais elle est aussi une zone potentielle de refuge favorable à l’existence de maquis.

La violence des combats de l'été 1944, marqués par le massacre de civils puis les mémoires associées à ces drames participent à l'unité du massif. Enfin, le développement du tourisme et la création du Parc Naturel Régional du Vercors ont contribué à créer cette unité.

Auteur(s): Julien Guillon et Guy Giraud
Source(s):

D'après Blache Jules, Les Massifs de la Grande Chartreuse et du Vercors, Grenoble, Didier & Richard, 1931, rééd. Laffitte reprints, Marseille, 1978.

 

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Le Vercors, zone-refuge naturelle haut ▲

À l’instar d’autres régions montagneuses et boisées, le Vercors est une zone-refuge naturelle pour des clandestins évoluant progressivement vers l’organisation de maquis armés. Ses vals et plateaux, protégés par des falaises, sont propices à la réception de parachutages. Dominant les communications allemandes reliant Toulon et Marseille au Lyonnais, le Vercors se révèle une base de départ possible pour menacer les Allemands, en soutien d’un débarquement allié sur les côtes provençales.

Auteur(s) : Guy Giraud et Julien Guillon