Amalgame et reconstruction

Le Vercors s’est levé,
Il a combattu,
Il a souffert,
Il a continué le combat,
Il s’est relevé.

Après le départ des Allemands, les maquisards du Vercors ont eu des décisions à prendre :
- soit retourner dans leurs foyers ;
- soit s'engager à titre individuel dans des unités combattantes ou territoriales pour la durée de la guerre, plus trois mois, pour continuer le combat au sein d’un nouvel environnement totalement différent de celui vécu au maquis en unités constituées : 11e Cuir., 6e BCA, Ire Armée française.

Le fait d’avoir réussi à amalgamer ces maquisards, dépourvus de presque tout et non instruits aux exigences du combat moderne, à une armée mécanisée venue d’Afrique du Nord, équipée et soutenue par les Américains ou les Anglais, constituera la plus belle victoire du général de Lattre de Tassigny. Le 11e régiment de cuirassiers combattra jusqu’en Allemagne, le 6e BCA rejoindra la nouvelle 27e division alpine sur les cols des Alpes.

Alors que les combats pour la Libération de la France se poursuivent avec succès jusqu’en Allemagne, certains anciens combattants volontaires restés au pays entament la dure tâche de reconstruire le Vercors et de relancer son économie dévastée. Ce sera, entre autres, la mission de l’Association nationale des Pionniers et combattants volontaires du Vercors (ANPCVV) sous l’égide d’Eugène Chavant. Les « dons suisses » apporteront une aide non négligeable dès l’hiver 1944-1945.

Auteur(s): Guy Giraud et Julien Guillon
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Photographie : Archives ANPCVV - Tous droits réservés.

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La poursuite des combats haut ▲

À la fin des combats du Vercors, environ 1 500 à 2 000 résistants signent un engagement pour la durée de la guerre afin de servir, à titre individuel, dans des unités combattantes de la 2e division blindée, de la Ire armée de De Lattre de Tassigny - Rhin et Danube - en unités issues du maquis, ou dans des unités territoriales.

De Lattre de Tassigny écrit : « L'âme commune de l'armée Rhin et Danube est née de l'amalgame intime et fraternel des 250 000 soldats venus de l'Empire et des 137 000 FFI. »

Le général, en assimilant des unités du maquis à celles de l’Armée d’Afrique débarquée en Provence, veut redonner à la République une armée à la hauteur de la reconnaissance internationale de son engagement contre le régime nazi. Il a par ailleurs besoin de trouver des effectifs pour pallier ses pertes et en prévision des durs combats de l’hiver 1944-1945 dans les Vosges. Pour réussir cet amalgame, il lui faut lever des obstacles dans les domaines psychologiques et matériels. Certains chefs de la Résistance ne veulent pas se faire voler ce qu’ils considèrent comme leur victoire contre l’occupant.

Par ailleurs, les Américains sont réticents à équiper les unités hétéroclites de la Résistance, dont ils doutent de la capacité d’adaptation aux exigences opérationnelles d’un combat moderne mécanisé.
Engagé à l’automne 1944, l’amalgame prend son plein effet en février 1945.

Auteur(s) : Guy Giraud et Julien Guillon

La reconstruction haut ▲

En août 1944, après le départ des troupes allemandes, le constat est accablant : des centaines de maquisards ont été tués et plusieurs dizaines de civils ont perdu la vie. Des centaines de bâtiments ont été détruits et les circuits économiques sont à réactiver. L’agriculture est en berne et le tourisme, qui avait pris son essor au début du XXe siècle, n’engendre plus de rentrées financières. Sur le massif, il est ainsi impératif de participer à l’effort de reconstruction ; de plus le climat de montagne pose la question urgente du relogement.

Entre 1944 et 1945, de nombreuses initiatives, privées ou publiques, prennent en charge le coût et les modalités pratiques de la reconstruction ; c'est notamment le cas du Comité d’Aide et de Reconstruction du Vercors (C.A.R.V.) et de l’« Association Nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors », (A.N.P.C.V.V.). Le ministère de la Reconstruction, qui s’appuie sur ses représentations départementales (Drôme et Isère) ainsi que sur des initiatives locales (associations de sinistrés), participe également à l’effort de reconstruction, appuyé par l'élan de générosité provenant de la Suisse par l’intermédiaire du « Don suisse ».

Progressivement, le C.A.R.V. prendra en charge le soutien moral aux populations. En effet, si toutes ces initiatives vont permettre au massif de se relever peu à peu, la cicatrice liée aux massacres perpétrés peine à se refermer.

Auteur(s) : Julien Guillon
Source(s) :

Archives Départementales de la Drôme, 943W13 - 2827W (15-21).

Archives Départementales de l'Isère, 170M5.

Archives ANPCVV- Grenoble.

Gilles VERGNON, Le Vercors : Histoire et mémoire d’un maquis, Paris, éd. de l'Atelier, 2002.