Le Camouflage du matériel (CDM)

Le 22 juin 1940, l’armistice est signé avec l’Allemagne, le 25 avec l’Italie. La convention d’armistice, élaborée au début du mois de juillet, stipule :

« Les armes, munitions et matériels de guerre de toutes espèces restant en territoire non occupé, dans la mesure où ceux-ci n’auraient pas été laissés à la disposition du gouvernement français pour l’armement des unités autorisées, devront être entreposés ou mis en sécurité sous contrôle allemand ou italien ».

Une des premières formes de la Résistance française, initiée par des officiers, sous le vocable de « Conservation du Matériel » puis « Camouflage du Matériel » consiste à détourner clandestinement du matériel de guerre avec l’ambition de préparer la « revanche » suite à la défaite de juin. À cette fin, elle contourne, autant que possible, les opérations de contrôle de l’occupant et ses commissions d'armistice. Le général Louis Colson, secrétaire d’État à la guerre de Vichy, joue le double jeu entre l’occupant et cette forme originale de Résistance. Le commandant Émile Mollard, de l’état-major de l’armée, de son côté, en est la cheville ouvrière au plan national et il dispose de représentants sur l’ensemble du territoire. À Grenoble, le chef d'escadron Henri Delaye, qui commande le parc régional d'artillerie, entreprend une véritable entreprise de dissimulation d'armes et de munitions dans le pourtour de l'agglomération. Le Vercors ne fut que peu concerné, même si six tonnes de dynamite furent entreposées dans une carrière du col de La Croix-Perrin.

Suite aux menaces italiennes, et surtout allemandes, de nombreuses caches seront révélées par peur de représailles ou par collaboration avec l’ennemi. La récupération des armes dissimulées exposera davantage les résistants. En voulant récupérer deux camions du CDM cachés à Mens, le capitaine André Virel engage alors une opération mal conçue qui conduit à la décapitation par les Italiens du premier comité de combat du massif (autour notamment d'Aimé Pupin, de Remi Bayle de Jessé) en 1943.

Auteur(s): Guy Giraud et Julien Guillon

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L'armée d'Armistice et le Camouflage du Matériel (CDM) haut ▲

L’ingéniosité des résistants de l’armée d’Armistice a permis d'extraire les matériels militaires aux contrôles de l’occupant, qu’il s’agisse d’armes de différents types (véhicules, canons, munitions, armes légères), des lieux de camouflage (édifices publics, particuliers, sociétés de transport, grottes et carrières désaffectées…).
Les responsables du Camouflage du Matériel (CDM) sont nombreux à disposer d'adjoints tant au niveau national que local.

Malgré les possibilités de caches que lui offre sa géographie, le Vercors n’a pas été directement concerné par ce type d’opérations clandestines, à l’exception d’explosifs cachés au col de La Croix-Perrin.

Auteur(s) : Guy Giraud, Philippe Huet et Julien Guillon