Lieux de Mémoire à Paris - Buttes Chaumont

Plaque en memoire de Madeleine Riffaud, angle des rues Manin et Crimée, Paris 19e

- 21 Juin 2016

Plaque en mémoire de la capture d'un train allemand par le détachement FFI et FTPF, dont Madeleine Riffaud faisait partie*, à l'angle des rues Manin et Crimée, Paris 19e arrondissement


 


* Voir la photo de la fresque sur la page d'accueil du dossier "Lieux de mémoire à Paris - Buttes Chaumont".



Auteur
Gaelle et Sarah
Légende Plaque en mémoire de Madeleine Riffaud, à l'angle des rues Manin et Crimée, Paris 19e arrondissement

Madeleine Riffaud est née le 23 août 1924 à Arvillers (Somme).


Responsable d'un triangle du Front national des étudiants du Quartier latin, Madeleine Riffaud entre dans les FTP en mars 1944. Elle obéit au mot d'ordre d'intensifier les actions armées en vue du soulèvement parisien d'août 1944, ce qui la mène à exécuter en plein jour de deux balles dans la tête un membre de l'armée d'occupation pont de Solférino. Prenant la fuite en vélo, elle est rattrapée et renversée par la voiture de Pierre Anquetin (intendant de police de Seine-et-Oise et Seine-et-Marne depuis avril 1944). Ce dernier arrive à la maîtriser et l'emmène au poste de police. Elle est livrée à la Gestapo. Elle est torturée par les Allemands rue des Saussaies près de la place Beauvau à Paris, puis par les Français à la Préfecture de police. Devant son silence elle est condamnée à la peine de mort.

Internée à Fresnes, puis Compiègne, elle échappe in extremis au peloton d’exécution grâce à un échange de prisonniers. Cela se passe le 19?août, au moment précis où commence l’ultime combat pour la libération de Paris. Madeleine rejoint son groupe, Saint-Just, commandé par le capitaine Fénestrelle, dont elle prend le commandement d'un détachement et sera élevée au grade de lieutenant FFI.
Le 23? août (le jour de ses 20 ans !), ce groupe prend d’assaut et bloque un train blindé allemand au tunnel des Buttes-Chaumont. Visant à empêcher un train allemand de pénétrer dans le ventre mou du 19e où il n’y a pas de barricades, l’opération est très risquée. Elle n’a que quatre hommes à sa disposition. Le groupe embarque dans une traction et se rend sur place. Du pont, ils jettent des explosifs et des feux d’artifice sur la locomotive, tandis que les Allemands balaient le terrain à la mitrailleuse. Un wagon est déséquilibré. Les soldats se réfugient dans le tunnel. De l’autre côté, rue de la Mare, les FFI du 20e ont des pertes, mais les deux issues du tunnel sont bloquées. Les 80 Allemands se rendent enfin en présence du commandant, du nouveau maire de l’arrondissement et des FFI du quartier. Outre le wagon de munitions, un chargement de victuailles (charcuteries, fromages, vins, conserves et… capotes anglaises) est récupéré et aussitôt distribué à la population de l'arrondissement.

Mais pour Madeleine Riffaud, pas de trêve : le 25, elle est, toujours à la tête de sa compagnie, à l’assaut du tout dernier bastion allemand, la caserne de la place de la République. C’est ce jour-là que de Gaulle prononce sa célèbre phrase : «?Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !... » libéré par son peuple, oui. Mais à ce moment, Michel Tagrine, jeune héros FTP de 22 ans, compagnon d’armes de Madeleine, vient d’être fauché. C'est l’un des derniers martyrs de la Libération. Ce soir-là, raconte Madeleine, alors que tout Paris riait, nous, ses compagnons d’armes, pleurions comme des gosses…

Son engagement s'arrête à la fin des combats pour la Libération de Paris, l'armée régulière ne l'acceptant pas en tant que femme d'une part, mineure d'autre part. Ses camarades de la Compagnie Saint-Just poursuivent la lutte contre les nazis au sein de la brigade Fabien jusqu'à la victoire totale sur le régime hitlérien.
Madeleine Riffaud deviendra journaliste, poète, correspondante de guerre, grand reporter pour le journal L'Humanité, écrivaine. Après 1945, elle couvre la guerre d'Algérie, puis la guerre du Viêtnam. À son retour, elle se fait embaucher comme aide-soignante dans un hôpital parisien, expérience dont elle tire le best-seller Les Linges de la nuit.

Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Madeleine_Riffaud
http://www.des-gens.net/Madeleine-RIFFAUD
http://www.humanite.fr/tous-les-combats-de-madeleine-riffaud-549826