"La présence américaine et le départ des troupes US"

La prise de Marseille est capitale dans le plan allié. Il s’agit en effet de bénéficier d’un port en eau profonde pour pouvoir alimenter le front en hommes et matériel afin de poursuivre l’effort de guerre. Cette place stratégique de la cité phocéenne et de son port explique la présence massive des Américains dans la région.

Dès les lendemains de la libération de Marseille, la région devient une base arrière d’importance pour l’avancée alliée vers le Nord et l’Allemagne. Le port est rapidement remis en état par l’armée américaine, afin que puissent être déchargés les hommes, engins, armes et munitions nécessaires à la poursuite des combats. À une vingtaine de kilomètres de Marseille, un immense camp – le camp de Calas -, d’une capacité de 100 000 hommes, est installé sur le plateau de l’Arbois pour accueillir les soldats américains en transit.

La Delta Base Section (équivalent méridional de la Normandy Base Section), dont le QG est installé à Marseille mais dont les compétences s’étendent à toute la Provence (de Nice aux Basses-Alpes) et à la vallée du Rhône (jusqu’au département de l’Ain), est chargée d’assurer cette « mission logistique » pour approvisionner les unités combattantes.

La présence américaine est sensiblement visible à Marseille et dans sa proche région, de nombreux sites, immeubles, et établissements étant occupés par les services de la Delta Base Section.
À partir du mois de mai 1945 et la signature de l’Armistice avec l’Allemagne, le Vieux-Port de Marseille commence à voir les GI’s rembarquer, soit pour un retour aux Etats-Unis, soit pour un nouvel engagement sur le théâtre d’opération asiatique. Le 30 janvier 1946, le dernier groupe de soldats américains embarque depuis le Cap Janet en direction des Etats-Unis.

Dans les Alpes-Maritimes, le départ des troupes américaines s'effectua en trois phases. Dans un premier temps, les parachutistes de la First Air Borne Task Force, installés dans la Haute-Tinée (551e régiment), la Haute-Vésubie (509e bataillon) et la vallée de la Bévéra  (517e bataillon) quittèrent leurs bases entre la fin octobre et la mi-novembre 1944 afin de se déployer entre les Ardennes et la Lorraine.
Ensuite, la 44th Anti Aircraft Artillery brigade, qui était stationnée à Menton (100e bataillon d’infanterie et 937th Field Artillery Battalion), Sospel (442nd Regimental Combat Team et 421st Field Artillery Battalion), Roquebillière (602nd Field Artillery Battalion), Clans (68th Field Artillery Battalion), Saint-Etienne-de-Tinée (601st Field Artillery Battalion) et Entraunes (899th Field Artillery Battalion) se retira entre le 26 février et le 21 mars 1945 pour gagner la Rhénanie.
Enfin, l’United States Riviera Recreational Area, qui depuis janvier 1945 accueillait chaque semaine de nombreux permissionnaires dans 154 hôtels réquisitionnés (3 000 officiers à Cannes et à Juan-les-Pins, 10 000 sous-officiers et soldats à Nice), ferma ses portes début janvier 1946, ce qui provoqua une hausse brutale du chômage dans le département maralpin où il employait 6 578 travailleurs en juin 1945 et 9 242 en octobre suivant.

Auteur(s) : Laetitia Vion et Jean-Louis Panicacci
Source(s) :

Jean-Louis Panicacci, Les Alpes-Maritimes 1939-1945, un département dans la tourmente, Nice, Serre éditeur, 1989 ;

Colonel Paul Gaujac, « Les centres de repos de la Côte d’Azur » in Armes-Militaria Magazine, N° 173, décembre 1999, pp. 43-49 ;

Nolwen Alary, De la déférence au désamour. La présence des permissionnaires américains sur la Côte d’Azur en 1945, Master 2 d’histoire, UFR LASH de Nice, 2010.

Plan de l'expo

Crédits

Bibliographie

Actualités