"Renseignement et liaisons radio"



A la fin de juin 1940, pour les spécialistes du renseignement, la guerre continue. Puis, peu à peu, d’autres organisations et des réseaux se mettent en place indépendamment des maquis dont l’activité de renseignement détermine leurs actions et conditionne leur sûreté. Servir au sein d’un réseau de renseignement exige l’apprentissage d’une technique, car il relève de l’espionnage, et les agents doivent apprendre à observer, à libeller et à transmettre leurs observations. Le plus difficile est de s’astreindre à la discipline de l’insignifiance, car le climat de la Résistance est hautement passionnel. Il s’agit de détecter des sympathisants, d’évaluer l’aide qu’ils peuvent apporter par les moyens matériels dont ils disposent et du fait de leur enracinement social. C’est encore de savoir qui est sûr, qui peut procurer des boîtes aux lettres, des chambres pour les clandestins, des lieux de réunion, des dépôts pour le matériel.
Très vite s’impose la nécessité de spécialiser, car toucher à tout conduit à multiplier les risques pour une efficacité limitée. L’agent de renseignement doit mener une existence anodine, jouer même la comédie de l’ingénu. Il doit cependant regarder, écouter, discerner les complicités possibles afin de multiplier les sources et extraire le véridique des rumeurs et des affabulations.
Le Bureau central de renseignement et d’action (BCRA) centralise tous les renseignements fournis par les réseaux français. D’autres réseaux de renseignements, relevant de l’Intelligence Service (IS), coopèrent et échangent des informations tout en respectant les règles d’un rigoureux cloisonnement.
L’acheminement des renseignements s’effectue principalement au moyen de messages cryptés transmis en Grande-Bretagne et à Alger en radiographie (morse) par des opérateurs souvent parachutés avec leurs matériels. Quand la durée de transmission des messages dépasse un certain seuil, l’ennemi peut facilement localiser l’émetteur en procédant à une triangulation avec des radiogoniomètres.



                                       Intelligence and Radio Liasons


At the end of June, 1940, for intelligence specialists, the war continues. Then, little by little, other organisations and networks are put in place, independently from the maquis, whose intelligence activities determine their actions and determines their security. To serve within an intelligence network requires learning a technique, since it is essentially spying, and agents must learn to observe, draw up and submit their observations. The most difficult thing is applying themselves to the discipline of insignificance, since the Resistance climat is highly emotional. They detect sympathisers and assess the help they can provide by material means at their disposal, and by their social roots. They also know who is sure, who can provide mailboxes, rooms for resistants, meeting places, and depots for material.

Very quickly, the need for specialization arises, as concerning onself with everything leads to a greater risk of limited effectiveness. Intelligence officers must lead a neutral life, even play the naive role. However, they must watch, listen, discern possible complicities in order to multiply sources and extract the truth from rumors and fabrications. The Central Bureau of Intelligence and Operations (BCRA) centralises all intelligence provided by French networks. Other intelligence networks, within the Intelligence Service (IS), cooperate and exchange information, while respecting the rules of a strict division.

The flow of intelligence is carried out primarily by encrypted messages transmitted in Great Britain and Algiers in radiography (morse code) by operators who are often parachuted with their equipment. When the duration of transmitted messages exceeds a certain threshold, the enemy may easily locate the transmitter by triangulation method, with direction finders.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Pierre Balliot
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

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