"Résistants dans la nouvelle situation politique"



Les résistants dans la clandestinité avaient rêvé d’une société plus juste, plus égalitaire. Leurs réflexions se concrétisèrent dans le programme du Conseil National de la Résistance. Après la Libération, les nouvelles institutions reprirent ce que préconisait ce programme mais la lutte a toujours existé – et existe toujours – entre les tenants de son application complète et ceux qui en freinaient la mise en place ou, par la suite, remettent en cause ces acquis de la Résistance. Cependant, de grands projets sont devenus réalité comme la Sécurité Sociale.

Les résistants considéraient que les Comités de Libération étaient les détenteurs de la souveraineté avant que celle-ci ne soit reprise par les instances élues issues des premières élections libres, en 1945. Ils souhaitaient, cependant, continuer l’esprit qui s’était forgé pendant la Résistance. Fidèles aux souvenirs historiques de la Révolution française, les dirigeants de la Résistance se réunirent d’abord à Vizille, puis à Valence et préparèrent des « États Généraux » regroupant tous les Comités Départementaux de Libération de l’ancienne zone sud qui se tinrent à Avignon à la fin de l’année 1944. Ils étaient « soucieux… de poursuivre l’élan libérateur, de ne pas laisser retomber cette grande effervescence qui pouvait réconcilier les Français avec leur histoire [et voulaient] aller plus loin » écrit Claude Alphandéry, président du CDL de la Drôme. Ils y apprirent notamment la dissolution des « milices patriotiques » qui sonnait « l’allégeance à l’ordre républicain ».

Dès les élections de 1945, les partis existant avant la guerre (Parti communiste, Parti socialiste) et des nouveaux (MRP) ont repris la direction de la vie politique, incluant dans leurs listes d’authentiques résistants. Mais ce fut l’échec d’une liste ne comprenant que des résistants.

La vie des Français a été, après la Libération, fortement marquée par les conquêtes et les acquis de la Résistance dans le domaine économique (nationalisations par exemple), social (Sécurité sociale, représentation des ouvriers dans l’entreprise, la retraite par répartition...) et politique (vote des femmes…).



                                     Resistants in the new political situation

The resistants in hiding dreamed of a more just, egalitarian political system. Their thoughts are realised in the program of the Conseil National de la Résistance. After the Liberation, the new institutions that take over this program recall a fight which has always existed—and still exists—between the supporters of its full application and those who impede the proper implementation and thereafter challenge these achievements of the Resistance. However, large projects such as Social Security do become a reality.

The resistants consider that the Comités de Libération hold sovereignty before it is taken up by elected bodies from the first free elections in 1945. They wish, however, to keep in mind that which was built during the Resistance. True to historical memories of the French Revolution, the leaders of the Resistance meet first at Vizille, that at Valencia and trim the "Etats Généraux", grouping all District-wide committees for the Liberation of the former southern zone which were held in Avignon at the end of 1944. They are "concerned...to continue the liberator momentum, not to let drop that great excitement that could reconcile the French with their history (and want) to go further," wrote Claude Alphandery, chairman of the CDL, (Comité départemental de libération) in Drôme. They include the dissolution of the "patriotic militia" which sounded "allegiance to the republican order".

From the 1945 elections, parties that existed before the war, (the Communist Party; the Socialist Party), and new parties, (MRP, or Mouvement républicain populaire) resume political life, including in their lists authentic resistants. But it is the failure of a list comprising only resistants.

French life was strongly marked after the liberation by the conquests and achievements of the Resistance in the economic field (eg nationalization), social, (Social Security, workers' representation within the company, retirement division...) and the political, (vote for women).


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Claude Alphandéry, Vivre et résister, éditions Descartes & Cie, 1999. Dvd-rom, La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.

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