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"Attentats contre les collaborateurs et leurs locaux"
Dans la situation de la Seconde Guerre mondiale, la France, sur la façade atlantique de l’Europe, est un enjeu. Le rapport des forces qui s’y affrontent compte : rien n’y est négligeable.
Dans ce contexte, la Milice et les collaborateurs apportent une aide substantielle à l’occupant nazi et à ses supplétifs du gouvernement Pétain. Au-delà de la France allemande proprement dite (P. Ory - alliés par idéologie ou par intérêt), le vainqueur entraîne à ses côtés la partie de la société sensible à ses succès notamment jusqu’au début 1943.
Le soutien de ce camp collaborationniste est intéressant pour le IIIe Reich : il lui permet de s’implanter en profondeur dans le pays, ou du moins de connaître plus intimement la réalité du terrain nouvellement conquis, dans les villes, bourgs et villages drômois par exemple. Parmi les différentes formes de l’aide apportée, il faut noter des informations sur l’économie, sur l’état d’esprit des populations, sur les freins que rencontre la politique consensuelle d’occupation. Miliciens et collaborateurs s’efforcent de faire accepter cette domination en suscitant la peur. À partir de 1943, ils cherchent avec persévérance les résistants, ils repèrent les maquis et tentent de les infiltrer, participent à leur attaque. Leur acharnement s’accroît à partir de Stalingrad, après le renversement du rapport de forces en faveur des Alliés. Ils se chargent des dénonciations, des intimidations diverses et des arrestations, quand ce n’est pas des interrogatoires, des emprisonnements, des tortures et des exécutions.
Les maquis du Nyonsais et des Baronnies, les groupes-francs de Portes-lès-Valence et de la vallée du Rhône, les réseaux de sédentaires locaux de Valence ou Romans comme du plus petit village, sont très souvent victimes de l’activité des collaborateurs. Nombre de résistants n’auraient pas pensé à devoir affronter des Français, apprendre à se taire et à se méfier. Ils considèrent dès lors les collaborateurs comme leurs pires ennemis. Ils les surveillent constamment, mènent une lutte rigoureuse contre cette fraction de leurs compatriotes assimilés à des traîtres.
Certains groupes résistants montent contre eux des manifestations d’intimidation, organisent des attentats à l’explosif contre les demeures personnelles des miliciens ou les sièges de la Milice comme à Valence. Plus précisément, tel(le) ou tel(le) milicien(ne) est éliminé(e) par la Résistance. Parfois, dans des localités, comme à Nyons, c’est l’ensemble du réseau collaborateur qui est détruit. C’est une lutte d’ampleur, souterraine, non dépourvue d’échecs, mais d’une réelle efficacité. L’exécution de Philippe Henriot, le 28 juin 1944, en symbolise la force dans le pays entier.
Attacks Against Collaborators and their Premises
In the situation of WWII, France, on the Atlantic coast of Europe, is an issue. The balance of power it comes up against counts: nothing is negligible.
In this context, the militia and collaborators provide substantial assistance to the Nazi occupiers and their surrogates in the Petain government. Beyond German-France itself (P. Ory- allies by ideology or interest), the winner leads its sides to the part of society that is sensitive to its success, notably until early 1943.
The support of the collaborationist camp is helpful for the Third Reich: it can penetrate deep into the country, or at least intimately know the reality of the newly conquered land in cities, towns and villages in Drôme, for example. Among the various forms of assistance, one should note information on the economy, the mindset of the people, the restraints that meet the consensus politic of the occupation. Militiamen and staff strive to force acceptance of this domination by creating fear. Starting in 1943, they persistently seek the resistance, they identify the maquis and try to infiltrate them, take part in their attack. Their relentlessness increases starting in Stalingrad, after the overthrow of the balance of power in favor of the Allies. They take responsibility for accusations, intimidation, and various arrests—if not interrogation, imprisonment, and torture.
The maquis of Nyonsais and Baronnies, franc groups from Portes-lès-Valence and from Rhone Valley, networks of local sedentaries from Valencia or Romans as the smallest village, are often victims of the activities of collaborators. Numerous resistants would not have thought of having to deal with the French, learning to be silent and wary. Therefore they consider the employees as their worst enemies. They monitor them constantly, leading a rigorous fight against that fraction of their countrymen considered to be traitors.
Some resistance groups mount intimidation manifestations against them; organize bombings of the homes of militiamen or the Militia seats, such as those in Valencia. More precisely, this militia is eliminated by the Resistance. Sometimes, in places like Nyons, it is the whole network of collaborators that is destroyed. It is a struggle to scale underground, and although not without failures, it is effective. The execution of Philippe Henriot on June 28th, 1944, symbolizes the strength in the entire country.
Traduction : Megan Berman
Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.