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"Rafles et arrestations de Juifs, la déportation"
Après les grandes rafles de l'été 1942, l'année 1943 a été relativement calme en matière de répression contre les Juifs. En 1944, dès janvier et jusqu'en juillet, les arrestations suivies de déportations augmentent.
L'arrivée en septembre 1943 des Allemands à la place des Italiens comme occupants de notre département aggrave les risques pour les Juifs. Dès l'automne 1943, et surtout à partir de janvier 1944, l'ampleur des arrestations s'accroit de manière importante ; en 1944, dès janvier et jusqu'en juillet, les arrestations suivies de déportations se multiplient. Cependant, les Allemands ne sont pas assez nombreux et n'ont pas une connaissance suffisante du terrain pour se livrer seuls à ces opérations, d'autant qu'ils craignent les résistants et ne s'aventurent guère dans les zones montagneuses de l'est du département. Mais les autorités françaises et leurs forces de maintien de l'ordre, essentiellement la Milice, vont leur prêter un concours zélé.
L'assignation à résidence des anciens internés du camp de Montélimar, comme l'étroite dépendance des travailleurs étrangers du GTE de Crest, font de ces deux lieux des réservoirs facilement disponibles.
Au total, pour l'ensemble de la période de la Seconde Guerre mondiale, nos recherches ont permis d'aboutir à ce jour aux statistiques suivantes :
Sur 267 Juifs déportés de la Drôme retrouvés (nés, résidant ou arrêtés dans ce département) :
- 217 sont morts ou disparus (dont au moins 190 à Auschwitz),
- 31 ont eu un sort non connu,
- 1 s'est évadé,
- 18 sont rescapés : 11 avaient été transférés, 7 ont survécu à Auschwitz.
Les camps d’extermination sont destinés à la mise à mort immédiate, à l’exception d’une centaine par convoi selon les besoins : ce sont Chelmno, Treblinka, Sobibor, Belzec, plus Lublin-Maïdanek et Auschwitz-Birkenau, auxquels s’ajoutent des kommandos d’extermination, comme le château d’Hartheim. Ce sont essentiellement ces deux derniers camps, Maïdanek et Auschwitz-Birkenau, qui accueillent les Juifs de la Drôme après leur passage à Drancy.
Tous les autres sont des camps de déportation qui pourraient être appelés les camps de la mort lente où on travaille jusqu’à épuisement.
Roundups and arrests of Jews, and Deportation
After the big roundups of the summer of 1942, 1943 was a relatively quiet year in terms of Jewish repression. In 1944, from January until July, arrests and subsequent deportations increase.
The arrival of the Germans instead of the Italians in September 1943 as occupiers of our county increases the risk for Jews. From autumn 1943, and especially after January 1944, the scale of arrests grows significantly; in 1944, from January until July, arrests and subsequent deportations increase. However, the Germans are not numerous enough and do not have sufficient knowledge of the land to engage in these operations alone, as they fear the resistants and rarely venture into the mountainous areas in the East. But French authorities and their law enforcement, mostly militia, will lend them a competitive zeal.
The residence allocation of former Montélimar internees, as the close dependence of foreign workers on the Crest GTE, make these two reservoirs readily available.
In total, for the entire period of WWII, our research has resulted in the following statistics to date: From 267 Jews deported from Drôme found (born, residing, or detained in that county):
-217 are dead or missing (about 190 of which were sent to Auschwitz)
-31 met an unknown fate
-1 escaped
-18 are survivors: 11 were transferred, and 7 survived Auschwitz.
Extermination camps are designed for immediate death, with the exception of one hundred per convoy as per need: they are Chelmno, Treblinka, Sobibor, Belzec, as well as Lublin-Maidanek and Auschwitz-Birkenau, which are added to extermination kommandos, such as Hartheim castle. It is mainly the latter two camps, Majdanek and Auschwitz-Birkenau, who welcome the Drômois Jews after their transition to Drancy.
All other camps are deportation camps, which could be called prolonged-death camps, where internees are worked to death.
Traduction : Megan Berman
Vincent Giraudier, Hervé Mauran, Jean Sauvageon, Robert Serre, Des indésirables, les camps d’internement et de travail dans l’Ardèche et la Drôme durant la Seconde Guerre mondiale, éd. Peuple Libre