"Attentats contre les occupants et leurs locaux, cinémas"



L’esprit à la lutte gagne peu à peu du terrain dans la société à partir des années 1942-1943. L’occupation de la zone Sud par les Allemands débute le 11 novembre 1942, remplacés quelques jours après, dans la Drôme, par les Italiens. Les espoirs dans le Maréchal s’estompent en France au point de s’évanouir, tandis que l’armée allemande apparaît sans ambiguïté comme l’envahisseur direct : elle devient prioritairement odieuse pour beaucoup.

En fait, le régime de Vichy ne parvient pas à préserver l’illusion de sa souveraineté. « Tous les services des occupants s’installent en zone sud, à commencer par ceux qui ont en charge la répression. » Dès l’automne 1943, la Wehrmacht reprend les choses en main, même si la lutte contre les maquis naissants est confiée à Vichy. Les groupes résistants drômois sont l’objet d’actes de répression avec participation des Allemands, ou carrément conduits par eux.

Dès lors, la Résistance se doit de désigner clairement à l’opinion quel est l’adversaire principal – celui qu’il faut combattre sans concession.

L’attentat direct, souvent à caractère public, avec des moyens relativement puissants, contre l’occupant et ses locaux, est un moyen. Il montre aux combattants volontaires également, par son caractère osé, que l’adversaire n’est pas invincible, qu’il est vulnérable, contribuant ainsi au moral des groupes francs et des jeunes maquisards. L’occupant lui-même, en outre, est atteint dans sa fierté.

La motivation majeure de l’attaque d’officiers allemands, sortant d’un spectacle à Valence, n’est pas celle d’une réplique à un acte d’humiliation, voire celle d’une vengeance, mais bien celle d’un acte politique de guerre.


                                                    Attacks Against the Occupant and its Premises

The fighting spirit gains more and more ground in society from the years 1942-1943. The occupation of the Southern zone by the Germans, followed by the Italians, starts November 11th, 1942. Hopes in the Marshal fade in France to the point of fainting, while the German army appears unambiguously as the invader: it becomes odious for many.

In fact, the Vichy regime fails to preserve the illusion of sovereignty. "All services of the occupants are moving to the Southern Zone, starting with those who support the crackdown." Since the fall of 1943, the Wehrmacht takes things into their own hands, even if the fight against the emerging maquis is given to Vichy. Drômois Resistant groups are subjected to acts of repression, with the participation of the Germans, or actually carried out by the Germans.

Therefore, the resistance must clearly identify its opinion, which is that the main enemy must be fought without compromise.

Direct attack against the occupier, often of a public nature with relatively powerful means, is one way. It shows the volunteer fighters, by its daring nature, that the enemy is not invincible, that he is vulnerable, thus contributing to the morale of Franc groups and young maquisards. The occupant himself suffers a blow to his pride.

The major motivation for the attack of German officers, leaving a show in Valencia, is not an act of humiliation as a retort, or vengeance, but rather a war policy.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Michel Seyve
Source(s) :

Dictionnaire historique de la Résistance, (sous la direction de François Marcot), éditions Robert Laffont, 2006 : article « Occupation de la zone sud », p. 618.

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