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"Maquis : de la planque de réfractaires aux camps de maquisards"
Pour beaucoup, le « maquis », les « maquisards » sont deux termes qui signifient pour beaucoup la Résistance. Les maquis constituent aux yeux des gens la forme de Résistance la plus visible et la plus populaire.
La Drôme avait plusieurs atouts favorisant l’implantation de lieux de rassemblement :
- Tout d’abord sa géographie. Le nord du département est une région de collines souvent très boisées. À l’est, dans la partie centrale et méridionale, ce sont les Préalpes au relief tourmenté (Diois et Baronnies). Dans le massif du Vercors, à l’accès difficile, jugé à tort comme une forteresse imprenable, ont été implantés plusieurs maquis.
- Ensuite, une désertification des zones montagneuses a libéré nombre de fermes ou bergeries, offrant ainsi un toit à ceux qui cherchaient à se cacher.
- Enfin, la vallée du Rhône, si elle est moins propice à ces implantations, est un objectif stratégique de première importance.
- Il faut bien sûr y ajouter la volonté et la détermination d’hommes et de femmes souhaitant s’engager dans la lutte. Les maquis n’ont pas été les formes premières de la Résistance qui s’est organisée d’abord dans les villes. Leur nécessité est apparue après les réquisitions du STO même si la plupart des jeunes se cachèrent dans des fermes, chez des amis. Après le 6 juin 1944, les effectifs ont décuplé.
Les hommes des maquis devaient résoudre de nombreux problèmes : logement, nourriture, vêtements, chauffage, armement, encadrement, sécurité, soins aux blessés et malades, etc. Pour répondre à ces besoins, ils devaient monter des opérations pour se procurer des vivres, du tabac, des tickets d’alimentation, du carburant, etc. L’armement était obtenu soit par des coups de main, soit par les parachutages alliés.
Les maquis ont dû faire face au manque de formation des jeunes et l’organiser. Le sabotage des voies ferrées, des lignes électriques, les attentats contre les occupants et les collaborateurs, les coups de main dans les mairies, dans les chantiers de jeunesse, les gendarmeries étaient les actions le plus souvent perpétrées. Elles se sont amplifiées en août 1944, pour la libération.
Les maquis ont pu vivre aussi grâce à la solidarité des habitants qui, pour la très grande majorité, n’ont pas révélé leur existence, ont contribué à leur ravitaillement, les ont alertés en cas de danger. Les maquis ont dû souvent changer de lieu pour échapper aux attaques de la Milice, des GMR, des occupants italiens ou allemands.
Maquis
For many, the "maquis" and the "maquisards" are two terms that mean a lot for the Resistance. The maquis constitute in the eyes of the people the most visible and popular form of the Resistance.
Drôme has several advantages favoring the establishment of places of assembly:
-First, its geography. The northern part of the district is often hilly and wooded. In the east, as in other parts of central and southern Europe, it has the Préalpes (Diois and Baronnies). In Vercors, which is difficult to access, and wrongly believed to be an impregnable fortress, are implanted several underground forces.
-Next, desertification of mountain areas releases a number of farms and sheep, which provide shelter for those who seek to hide.
-Finally, the Rhone valley, though less prone to these settlements, is still an important strategic objective.
-The will and determination of men and women wishing to join the fight must of course be added. The Maquis are not the first forms of resistance, which is first organized in cities. The need for the maquis arises after the submissions of the STO (Service du travail obligatoire), although most young people hide on farms and in the homes of friends. After June 6, 1944, numbers increase tenfold.
The men of the maquis have to solve many problems: housing, food, clothing, heating, weapons, leadership, safety, care for the wounded and sick, etc... To meet these needs they have to mount operations to obtain food, tobacco, food stamps, fuel, etc...Armament is obtained either through raids or by Allied troop air drops.
The maquis face a lack of youth training and organisation. The sabotage of railways, power lines, attacks against occupiers and collaborateurs, and raids in town halls and youth camps. Police stations are where these actions are most often perpetuated, and increase in number after August 1944, for libération.
The maquis also live in solidarity with people who, for the vast majority, do not reveal their existence, but contribute supplies and alert in the case of danger. The maquis is often forced to change their attack escape positions in order to avoid the militia, the GMR (Groupes mobiles de réserve), and Italian and German occupiers.
Traduction : Grace Hoffman
Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.