"Résister à Auschwitz"

Auschwitz occupe une place à part dans l'univers concentrationnaire créé par les nazis. Il est à la fois camp de concentration pour les prisonniers politiques, les prisonniers de guerre soviétiques et d'extermination pour les populations juives et tziganes. 1 000 000 de Juifs,dont 69 000 Juifs de France, 140 000 à 150 000 Polonais, 23 000 Tziganes, 15 000 prisonniers de guerre soviétiques et environ 25 000 prisonniers d'autres nationalités dont 4 000 Français-e-s furent déportés à Auschwitz.

Entre mai 1940, date de sa mise en service et janvier 1945, date de l'évacuation du camp par les nazis et sa libération par l'armée soviétique , 1 300 000 hommes et femmes entrèrent à Auschwitz. Environ 400 000 personnes reçurent un matricule, 900 000 Juifs furent immédiatement gazés dés leur arrivée. Sur les 400 000 personnes enregistrées, 200 000  moururent dans le camp, de malnutrition, de maladies, de tortures, d'exécutions ou de gazage. Le 17 janvier 1945, devant l'avancée rapide des troupes soviétiques, les nazis entraînent dans des « marches de la mort » 58 000 détenu-e-s. Les survivants de ces transferts sont répartis dans des camps de concentration allemands où beaucoup meurent avant la libération. Le 27 janvier 1945, les soldats soviétiques  entrent dans le camp et découvrent environ 5 000 hommes, femmes et enfants qui avaient été laissés par les nazis en fuite.

A Auschwitz, tout était fait pour déshumaniser et avilir les détenus. Pour qu'une résistance s'organise, il fallait avoir encore un minimum de force physique, rassembler des moyens matériels indispensables, communiquer dans une langue commune. Les « sélections » périodiques (envoi à la chambre à gaz de détenu-e-s) et les transferts vers les camps annexes rendaient difficile la construction d'une organisation stable. Des groupes de résistance furent cependant mis sur pied.  Au printemps 1943 , une organisation internationale, « le groupe de combat d'Auschwitz», fut créée mais la Gestapo arrêta l'officier de liaison polonais chargé de coordonner la révolte avec la résistance polonaise hors du camp. Les responsables furent exécutés. Une autre tentative de révolte eut lieu de la part des déportés juifs du Sonderkommando( kommando chargé des chambres à gaz) en octobre 1944. Ils réussirent à incendier le crématoire IV.  Ceux qui tombèrent aux mains des SS furent exécutés. Un certain nombre  de détenus put s'évader. Mais se posait alors pour eux le problème de la survie dans un environnement hostile. 

Auteur(s) : Sylvie Orsoni
Source(s) :

Piper Frantciszek, « Auschwitz- Birkenau : lieu de mémoire et musée », Revue d'histoire de la Shoah, 2004/2(n° 181), p 145-155.

Poliakov Léon (présenté par), Auschwitz,éditions René Julliard, collection Archives, Paris 1964

Wellers Georges, « Révolte du Sonderkommando à Auschwitz », Le Monde Juif,1949/4 (18), p 17-18.

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